lundi 26 mars 2018

AU CHILI, DES VICTIMES D’UN PRÊTRE PÉDOPHILE SE DISENT « ENFIN ÉCOUTÉES »


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« NI ZURDOS, NI TONTOS » ( NI  GAUCHISTES, NI STUPIDES ).
MANIFESTATION, DEVANT LA CATHÉDRALE DE SANTIAGO,
CONTRE L’ÉVÊQUE DE LA VILLE D’OSORNO, JUAN BARROS.
PHOTO CRISTOBAL SAAVEDRA VOGEL.
Un mois après l’enquête de l’envoyé du pape au Chili sur le rôle d’un évêque dans un scandale de pédophilie, les victimes se disent satisfaites de l’écoute rencontrée et espèrent désormais de rapides résultats.
En prenant la défense, lors de son voyage au Chili en janvier, de Mgr Juan Barros, évêque d’Osorno accusé d’avoir couvert les agissements de l’ancien prêtre Fernando Karadima, un prédateur sexuel dont il fut très proche, le pape François avait choqué l’opinion publique. Il avait dû, peu après, s’en expliquer et présenter des excuses. Dans la foulée, il avait mandaté au Chili Mgr Charles Scicluna, promoteur de justice du Vatican connu pour son travail courageux de lutte contre la pédophilie dans l’Église. Sa mission : collecter les témoignages et toute information utile sur le cas de Mgr Barros.

Mais une fois arrivé dans le pays andin, une opération en urgence à la vésicule biliaire avait contraint Mgr Scicluna à demeurer alité pendant le reste de son séjour. C’est un prêtre espagnol, Mgr Jordi Bertomeu, qui avait pris le relais. Un mois plus tard, les victimes réunies dans le collectif chilien « Para la confianza » se disent satisfaites de cette démarche inédite. Contacté par La Croix, José Andrés Murillo, directeur de cette fondation, évoque des « échanges réparateurs », une écoute « engagée ».

L’équipe de Mgr Scicluna a manifesté, à ses yeux, « une façon très saine de concevoir l’Église et la société ». « C’est la première fois que nous nous sommes sentis ainsi écoutés par des personnes d’Église, mais il a fallu pour cela qu’elles viennent d’ailleurs », relève-t-il encore. « Cela fait du bien de ressentir de l’empathie après avoir fait l’expérience de la trahison » que représente l’abus sexuel, explicite-t-il.

Quelles sont désormais les attentes des victimes ? Mgr Scicluna a bien souligné que son seul rôle était de transmettre au pape les informations recueillies. C’est lui qui prendra d’éventuelles mesures. « Aucune garantie de résultats concrets ne nous a été donnée, mais nous espérons des débouchés rapides. »