jeudi 12 avril 2018

DILMA ROUSSEFF APPELLE À LA
« SOLIDARITÉ INTERNATIONALE » AVEC LULA


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 PHOTO VICTOR MORIYAMA
L'ex-présidente du Brésil Dilma Rousseff a appelé, mardi à Madrid, à la « solidarité internationale » avec son prédécesseur Lula, incarcéré samedi après avoir été condamné pour corruption, mais qui reste le candidat de son parti à la présidentielle.
« La démocratie au Brésil est en danger »
L'EX-PRÉSIDENTE BRÉSILIENNE DILMA ROUSSEFF LORS 
D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE À MADRID LE 10 AVRIL 2018
PHOTO PIERRE-PHILIPPE MARCOU
«Nous avons besoin de solidarité internationale », a affirmé, lors d'un colloque à la Casa América de Madrid, l'ancienne présidente de gauche destituée par le Parlement brésilien en 2016 pour maquillage des comptes publics.

Selon elle, « la démocratie au Brésil est en danger » à cause du "putsch parlementaire" qui a abouti à sa destitution et à l'arrivée au pouvoir de l'ancien vice-président conservateur Michel Temer.

Luiz Inacio Lula da Silva a reçu le soutien des gouvernements cubain et vénézuélien et du parti de gauche radicale Podemos, dont le dirigeant Pablo Iglesias a reçu Dilma Rousseff au Congrès des députés lundi à Madrid.

L'ancien présidente brésilienne, âgée de 70 ans, a répété qu'elle croyait en l'innocence de Lula, condamné à une peine de 12 ans de prison pour corruption passive et blanchiment d'argent.

Appartement de luxe en bord de mer 
L'ancien ouvrier métallurgiste était accusé d'avoir reçu un appartement de luxe en bord de mer du groupe de construction OAS en échange de l'attribution de marchés publics de Petrobras, ce qu'il a toujours nié.

Mme Rousseff a souligné qu'il restait le candidat du Parti des travailleurs (PT) pour l'élection présidentielle d'octobre.

« Nous n'avons pas de plan B », a-t-elle insisté, le PT va « lutter auprès de toutes les instances juridiques pour que Lula soit candidat ».

L'ancien président de gauche, âgé de 72 ans, est le favori des sondages, avec un net avantage sur Jair Bolsonaro, député d'extrême droite nostalgique de la dictature militaire des années 1964-85.

Dilma Rousseff a estimé que le Brésil se retrouvait dans une « grande impasse », qui « renforce la position de Lula »: "bien qu'il soit en prison, il est un protagoniste de l'élection présidentielle de 2018", a-t-elle dit.

Le PT attend beaucoup de la Cour suprême qui, mercredi, pourrait décider de laisser Lula en liberté.

En jeu: la question de savoir si un condamné peut être incarcéré alors que d'autres recours sont encore possibles.

Au Brésil, Lula est vu par les uns comme celui qui a permis à des dizaines de millions de
personnes de sortir de la pauvreté, et par les autres comme un "bandit" impliqué dans le vaste scandale autour de Petrobras.