jeudi 15 mars 2018

SEBASTIÁN PIÑERA BÉNÉFICIE D'UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE PARTICULIÈREMENT FAVORABLE


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LA CROISSANCE DU CHILI POURRAIT ATTEINDRE LES 3,5 %
EN 2018, APRÈS PLUSIEURS ANNÉES SOUS LES 2 %. 
Le président Piñera n'aurait pas pu rêver mieux. Le cours du cuivre est à la hausse et les prévisions de croissance pour 2018 frôlent les 3,5 %. « La situation lui est très favorable, estime Óscar Landerretche Gacitúa, ancien ministre de l'Energie et économiste de l'Université du Chili. Il démarre son mandat dans des conditions bien plus favorables que celles avec lesquelles Michelle Bachelet avait entamé le sien en 2014. » L'ex-présidente socialiste a connu  quatre ans de croissance morose , autour des 2 %, alors que le pays s'était habitué à des taux de 5 % à 6 % au début des années 2010, sous le premier mandat de Sebastián Piñera.
« Mais le mérite n'en revient pas à son gouvernement. Le Chili est très, voire trop dépendant du cours du cuivre et de sa volatilité sur le marché international », explique Óscar Landerretche Gacitúa. Le métal, qui représente 50 % des exportations chiliennes, a vu ses prix remonter ces derniers mois,  tirant toute la filière minière du pays vers le haut.

Autre point positif, le commerce extérieur de la cinquième économie d'Amérique Latine devraient rester au beau fixe. Preuve en est la signature, la semaine dernière à Santiago, d' un nouveau traité commercial transpacifique (TPP) qui inclut dix autres pays - à l'exception notable des Etats-Unis. L'occasion pour le Chili, qui réalise déjà plus de 40 % de ses échanges commerciaux avec l'Asie, de renforcer encore ses liens avec la région.

Créations d'emplois

Pour autant, l'économiste Leonardo Letelier indique que « Sebastián Piñera a devant lui d'importants défis, et en premier lieu la relance des créations d'emplois, l'une de ses grandes promesses de campagne ». Un objectif qui conduira, selon lui, le gouvernement de droite à proposer « une réforme du marché du travail, pour aller vers davantage de flexibilité ».

La question de la réduction du déficit public, très sensible ici, sera également au coeur du second mandat du président. Le déficit public du Chili, qui s'est creusé ces dernières années, représentait 2,8 % du PIB en 2017. Un taux que le nouveau gouvernement chilien aura bien du mal à résorber s'il tient ses promesses d'investissement dans le secteur de l'éducation et dans le futur administrateur public de fonds de pensions que Sebastián Piñera compte mettre en place pour réformer le système des retraites. Son ministre du Budget, Felipe Larraín, a annoncé dès son entrée en fonction, ce lundi, qu'il proposerait une réforme fiscale dans les mois à venir.

Envoyée spéciale à Santiago du Chili