vendredi 3 mars 2017

ESPAGNE. UN BUS ANTITRANSGENRES INTERDIT DE CIRCULER À MADRID

LE BUS DU COLLECTIF ULTRACATHOLIQUE HAZTEOÍR PORTE LE MESSAGE : 
« LES FILLES ONT UNE VULVE. LES GARÇONS ONT UN PÉNIS. NE TE FAIS PAS AVOIR. » 
PHOTO PIERRE-PHILIPPE MARCOU

Le juge considère que les slogans inscrits sur le véhicule, qui devait patrouiller dans les rues de la capitale espagnole, sont contraires au respect de la dignité des personnes transgenres. 
Courrier international
La polémique enfle depuis quelques jours, à tel point que la justice a du intervenir pour tenter de calmer le jeu : un juge madrilène à ainsi interdit jeudi 2 mars la circulation d’un bus du collectif ultracatholique HazteOír. Il s’agit d’une mesure préventive réclamée par le parquet, qui a ouvert une information judiciaire pour incitation à la haine. Le véhicule devait patrouiller dans les rues de la capitale espagnole depuis lundi 27 février, dans le cadre d’une campagne contre les lois de diversité sexuelle.

Sur l’autocar est inscrit : “Les filles ont une vulve. Les garçons ont un pénis. Ne te fais pas avoir. Si tu es né homme, tu es un homme. Si tu es née femme, tu resteras une femme.” C’est une réponse à une campagne lancée en janvier par l’association de familles de mineurs transgenres Chrysallis pour faire avancer le débat autour de la transsexualité féminine. Son slogan était : “Il y a des filles qui ont un pénis et des garçons qui ont une vulve.”

Le juge considère que le collectif HazteOír “ne s’en tient pas à exposer ses idées sur la sexualité”, d’après son arrêt cité par El País. “Il paraît s’adresser aux personnes à orientation différente, en niant celle-ci et en portant ainsi préjudice à leur dignité”, ajoute le magistrat, d’après le quotidien.

La campagne de l’organisation ultracatholique a été lancée il y a quelques jours et prétendait circuler dans plusieurs villes espagnoles, en diffusant ce message que le juge considère désormais comme pouvant être délictueux”, indique eldiario.es.

Le bus avait en effet commencé sa route lundi 27 février et provoqué un tollé le jour même de sa mise en circulation. Le lendemain, la mairie de Madrid a décidé d’immobiliser ce que le conseiller en sécurité, Javier Barbero, a appelé le “bus de la honte”. La police avait alors fait valoir le délit d’incitation à la haine et la violation d’un arrêt municipal qui ne permet de faire de la publicité que sur les véhicules de transport en commun, rappelle eldiario.es.