dimanche 23 octobre 2016

CHILI: SCRUTIN MUNICIPAL DIMANCHE, UN TEST POUR LA GAUCHE AU POUVOIR


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PRÉPARATION POUR L'ÉLECTION MUNICIPALE
PHOTO AGENCIA UNO 
Il s'agit du dernier vote organisé avant le scrutin de 2017, qui sera à la fois présidentiel et législatif, et son résultat donnera un indice sur les forces en présence, chaque camp devant ensuite désigner ses candidats.

Jusqu'à présent, les sondages d'opinion pronostiquent une légère victoire du camp présidentiel dimanche.

La socialiste Michelle Bachelet, 65 ans, chef de l'État à la tête d'une coalition de centre gauche depuis 2014 après avoir déjà été présidente de 2006 à 2010, ne peut se représenter, la loi interdisant les mandats consécutifs.

Avec une popularité en chute libre, elle est l'une des dernières dirigeantes de gauche au pouvoir en Amérique latine, alors que la région a opéré un large virage à droite ces derniers mois, en Argentine, au Brésil ou encore au Pérou, mettant fin au long cycle de la "vague rose" qui avait débuté avec la victoire d'Hugo Chavez au Venezuela en 1998.

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SILHOUETTE D'UN MILITAIRE CHILIEN À L'INTÉRIEURE
D'UNE ÉCOLE RÉQUISITIONNÉE COMME BUREAU DE VOTE
POUR LES ÉLECTIONS MUNICIPALES DU 23 OCTOBRE 2016.
PHOTO IVAN ALVARADO
Dans son camp, plusieurs noms circulent pour tenter de lui succéder (une primaire devant être organisée), notamment celui de la sénatrice Isabel Allende, fille de l'ancien président Salvador Allende (1970-1973) qui s'était suicidé le jour du coup d'État d'Augusto Pinochet (1973-1990).

Une éventuelle candidature du journaliste et sénateur indépendant Alejandro Guillier, bien placé dans les sondages, est également évoquée.

L'ex-président socialiste Ricardo Lagos (2000-2006) est lui aussi entré dans la bataille, mais à 79 ans, il reste perçu comme une figure du passé, préviennent les analystes.

Du côté de l'opposition de droite, la voie semble dégagée pour l'ex-chef de l'État Sebastian Piñera (2010-2014), 66 ans, qui pourtant maintient le suspense pour l'instant sur ses véritables intentions.

- Scandales de corruption -

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PRÉPARATION POUR L'ÉLECTION MUNICIPALE 
PHOTO AGENCIA UNO 
Le scrutin de dimanche survient à l'issue d'une campagne marquée par une nouvelle loi électorale qui a restreint la publicité et le financement des campagnes par des entreprises, pour lutter contre la corruption.

Cette législation s'est traduite par une campagne ultra-discrète, avec très peu d'affiches et de meetings de candidats, ce qui pourrait aggraver encore l'abstention, traditionnellement élevée au Chili.

À la dernière élection présidentielle, en 2013, 58% des Chiliens n'avaient pas voté. Aux municipales de 2012, seuls 42% s'étaient déplacés. Pour dimanche, le cabinet de consultants Cadem table sur une participation guère meilleure, à 43%.

"La loi devait entraîner deux choses : une plus grande participation et un plus grand renouvellement (des candidats). Rien de tout ça ne va se produire", regrette l'expert électoral Mauricio Morales, de l'Observatoire politique électoral de l'université Diego Portales.

Cette législation est entrée en vigueur en avril, après une succession de scandales de corruption ayant touché des politiques de tous bords.

Michelle Bachelet elle-même s'est vue éclabousser par l'un de ces scandales, concernant son fils aîné et son épouse, soupçonnés de corruption en lien avec l'achat et la vente d'un montant de 15 millions de dollars de terrains dans le centre du Chili.

Sans y être pourtant directement impliquée, elle a pâti de cette affaire, qui a fait chuter à pic son taux d'approbation : en septembre, la popularité de la présidente, qui avait été élue en décembre 2013 avec plus de 66% des voix, n'était plus que de 23%.

Les élections municipales s'inscrivent aussi dans le cadre d'un ralentissement économique au Chili, ébranlé comme l'ensemble de la région par la chute des cours des matières premières.

Premier producteur mondial de cuivre, le pays qui est l'un des plus riches d'Amérique latine devrait croître de 1,75% cette année selon le gouvernement, puis de 2,25% en 2017.