vendredi 18 mars 2016

ARGENTINE: WASHINGTON VA DÉCLASSIFIER DES DOCUMENTS LIÉS À LA «GUERRE SALE»


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LES MÈRES DE LA PLACE DE MAI ONT DÉNONCÉ L'ENSEIGNEMENT DE LA TORTURE AUX COMMANDOS DES FORCES ARMÉES. LES MILITAIRES ARGENTINS «EXPÉRIMENTAIENT» SUR EUX MÊMES LES TORTURES, QU'ILS APPLIQUERAIENT PLUS TARD À LEURS VICTIMES. PHOTO DU MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ARGENTIN, DE DÉTENUS DANS LA GARNISON MILITAIRE DE CÓRDOBA (ARGENTINE) EN 1986.  
Cette annonce intervient quelques jours avant la visite du président américain qui doit se rendre en Argentine le 23 mars, un calendrier qui fait polémique puisqu’il coïncide avec le quarantième anniversaire du coup d’État militaire du 24 mars 1976, soutenu par les États-Unis.

En 2002, Washington avait déclassifié 4.000 câbles diplomatiques qui mettaient en évidence que plusieurs responsables américains, dont le chef de la diplomatie de l’époque Henry Kissinger, avaient encouragé la répression du régime, aussi appelée «guerre sale», lors de laquelle près de 30.000 personnes sont mortes ou ont disparu sous le dernier régime militaire argentin.

Cette nouvelle salve de déclassification pourrait apporter un éclairage sur l’ampleur de l’implication américaine dans le coup d’État et les purges qui ont suivi au milieu des années 1970.

Elle pourrait également renseigner sur le rôle de Washington dans l'«opération condor », nom donné à la campagne d’assassinats et de lutte anti-guérilla dans plusieurs pays d’Amérique latine visant notamment communistes et dissidents politiques.

À partir du début des années 1970, les États-Unis ont soutenu des gouvernements de droite en Amérique du Sud pour lutter contre l’expansion du communisme et pour contenir l’influence soviétique.

À l’occasion de « cet anniversaire et au-delà, nous sommes déterminés à faire notre part tandis que l’Argentine continue de guérir et avance en tant que nation unie », a expliqué Susan Rice.

Un membre du gouvernement du président argentin Mauricio Macri avait fait savoir samedi que ce dernier comptait demander à Barack Obama lors de sa visite de déclassifier les archives américaines de la dictature (1976-1983) en Argentine, car « convaincu que tout ce qui pourra apporter des informations pour comprendre ce qui s’est passé durant cette période si difficile nous aidera tous ».