dimanche 21 février 2016

LA DICTATURE DE PINOCHET VUE PAR TROIS GÉNÉRATIONS DE PHOTOGRAPHES CHILIENS

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CETTE EXPOSITION RÉUNIT TROIS GÉNÉRATIONS DE PHOTOGRAPHES CHILIENS, REPRÉSENTÉS PAR ZAÏDA GONZÁLEZ, ALEJANDRO HOPPE, ALVARO HOPPE, LUIS NAVARRO, CLAUDIO PÉREZ ET LEONORA VICUÑA.
Entretien express avec Patrice Loubon, le commissaire de l'exposition «Faces cachées, photographies chiliennes, 1980-2015» actuellement à la Maison de l'Amérique latine. 
Pourquoi ce titre ? 
Parce que ces photos se réfèrent à l'histoire de la dictature (1973-1990), qui n'a pas été abordée au Chili. Une histoire traumatique, avec des blessures internes au sein des familles, entre partisans de Pinochet et défenseurs de la démocratie. Deux Chili toujours actuels car la réparation menée en Argentine, où des procès spectaculaires ont résorbé le passé, n'a pas eu lieu.

Comment avez-vous sélectionné les photographes 

De façon à couvrir les trente-cinq dernières années, de la dictature jusqu'à nos jours. Dans cet échantillon, il y a Claudio Pérez, qui témoigne de l'identité du peuple chilien notamment à travers la culture indigène. Je montre aussi le travail de Zaida González, qui préfère s'écarter de la photo documentaire et utiliser la technique du coloriage. Elle réussit néanmoins à traiter de sujets tabous comme la question de l'avortement, qui a entraîné la démission d'un ministre.

Il n'existe donc aucune filiation entre ces trois générations ?


Eh bien si. Ils sont presque tous originaires de Santiago, ville où fut créée, en 1981, l'Association de la photographie indépendante. Par ailleurs, les fondateurs de l'AFI, qui, est passée d'une vingtaine à une centaine de membres vingt ans plus tard, y ont presque tous enseigné, fédérant les pratiques artistiques.