vendredi 28 août 2015

CHILI: CODELCO PERD UN TIERS DE SON BÉNÉFICE

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PHOTO CODELCO

Sur les six premiers mois de l'année, la compagnie minière, qui reverse tous ses bénéfices au Trésor chilien, a réduit ses coûts de 11%, augmentant parallèlement sa production de cuivre fin de 5,5%, à 910.000 tonnes. Codelco souffre depuis plusieurs mois de la chute des cours du cuivre, qui ont reculé de 14% en un an, menaçant son ambitieux plan d'investissements de 25 milliards de dollars sur cinq ans. Ce plan "va être revu à la baisse car nous devons faire face à des projets nouveaux avec une vision différente des prix du cuivre", a expliqué M. Pizarro, sans préciser l'ampleur de cette baisse.

Le président de Codelco a indiqué que le groupe envisageait d'émettre des obligations pour se financer, dans ce contexte difficile. Selon lui, le prix du cuivre terminera l'année sous les 2,50 dollars la livre physique, "probablement entre 2,4 et 2,45 dollars, j'espère me tromper. Pour l'an prochain nous devons tenir nos prévisions de ventes, en misant sur 2,50" dollars la livre.

En janvier, le compagnie minière, qui produit environ 11% du cuivre mondial, avait présenté un plan de réduction des dépenses pour 2015 d'environ un milliard de dollars, anticipant les difficultés dues à la baisse du prix mondial du métal qui atteignait des chiffres record il y a seulement quelques années. Le Chili est le premier producteur mondial de cuivre, apportant près d'un tiers de l'offre mondiale.

mercredi 26 août 2015

CHILI: EN GRÈVE DES MINEURS SORTENT DE LA MINE

Après l'accord avec le gouvernement, représenté par la ministre des Mines, Aurora Williams, les grévistes sont sortis à l'air libre en brandissant un drapeau chilien au milieu des hourras de leurs collègues qui se trouvaient à l'extérieur du site, selon des images de la chaîne Chilevision. Ils ont ensuite été transférés dans un hôpital du secteur pour être examinés. Le gouvernement avait proposé aux grévistes un programme comprenant des avantages sociaux, comme des cours de formation, un appui financier et le paiement de dettes, selon Luis Chandia, président du syndicat de la mine de charbon Santa Ana, dans la région de Concepcion. «Chacun de ces travailleurs est sorti sans incident, en bonne santé, (et) cela semble être un excellent accord», a estimé Aurora Williams. L'entreprise SW Curanilahue SA, qui a récemment acheté le gisement, n'a pas participé aux négociations. La mine emploie plus de 170 personnes.

M. Chandia a expliqué lundi que les grévistes avaient décidé de descendre à 900 mètres, où ils s'exposent à des problèmes de santé et d'approvisionnement en oxygène. Les mineurs avaient indiqué qu'ils entendaient poursuivre leur mouvement jusqu'à ce que leurs exigences soient satisfaites par les dirigeants du site, opéré par un consortium constitué par deux hommes d'affaires locaux, Rodrigo Danus et Paul Fontaine. Mais ces derniers affirment avoir cédé la mine à un troisième homme et disent n'être pas concernés par le conflit actuel. Le gouvernement a fourni des aides financières aux familles des mineurs et intenté une action en justice pour défendre les grévistes. "Le gouvernement ne peut pas remplacer les rémunérations et les obligations des employeurs. Que les propriétaires de la mine Santa Ana fassent front et assument leurs responsabilités pour ce qu'ils ont infligé à ces familles, qui n'ont rien à manger", avait déclaré la ministre du Travail, Ximena Rincon.

CHILI : DES MINEURS EN GRÈVE RETRANCHÉS À 900 M SOUS TERRE

Au total, 73 mineurs se sont mis en grève le 11 août  2015 et se sont retranchés dans les galeries, à 650 mètres sous terre, pour obtenir le versement de leurs salaires bloqués depuis juin. La mine emploie plus de 170 personnes.

M. Chandia a expliqué lundi que les grévistes avaient décidé de descendre à 900 mètres, où ils s'exposent à des problèmes de santé et d'approvisionnement en oxygène.

Les mineurs affirment qu'ils poursuivront leur mouvement jusqu'à ce que leurs exigences soient satisfaites par les dirigeants du site, opéré par un consortium constitué par deux hommes d'affaires locaux, Rodrigo Danus et Paul Fontaine. Mais ces derniers affirment avoir cédé la mine à un troisième homme et disent n'être pas concernés par le conflit actuel.

Le gouvernement a fourni des aides financières aux familles des mineurs et intenté une action en justice en défense des grévistes.

Le gouvernement ne peut pas remplacer les rémunérations et les obligations des employeurs. Que les propriétaires de la mine Santa Ana fassent front et assument leurs responsabilités pour ce qu'ils ont infligé à ces familles, qui n'ont rien pour manger, a déclaré la ministre du Travail, Ximena Rincon, sur une radio locale.

lundi 24 août 2015

RÉGIME PINOCHET: ESPOIR DE JUSTICE POUR CARMEN QUINTANA

Le visage de Carmen Quintana, brûlée par des soldats du régime militaire en 1986, était sur toutes les chaînes de télévision chilienne au cours du dernier mois. Dans les journaux, à la radio, la Chilienne a encore raconté sa terrible histoire.

Elle a de nouveau exigé justice et vérité. D'abord devant des politiciens, dont la présidente Michelle Bachelet, puis devant l'un de ses agresseurs.

«Ouf, c'était un voyage très intense», a-t-elle lancé d'emblée, hier, au lendemain de son retour à Montréal, où elle vit avec sa famille depuis 2011.

Le 2 juillet 1986, pendant une manifestation anti-régime, Carmen Quintana et le jeune photographe Rodrigo Rojas De Negri ont été aspergés de kérosène, brûlés vifs et laissés pour morts dans un fossé.

La jeune femme, brûlée sur près des trois quarts de son corps, a survécu. Son camarade est mort quatre jours après l'attaque.

Du côté des bourreaux se tenait Fernando Guzman, jeune soldat conscrit de 18 ans. Pendant près de 30 ans, il a gardé le silence sur l'agression; il a rapporté la version officielle, celle de jeunes «terroristes» qui s'étaient brûlés avec des cocktails Molotov.

Quand il a finalement brisé le silence, au mois de juillet, l'enquête sur la tentative de meurtre de Carmen Quintana a été relancée.  Depuis, le cas de l'une des victimes les plus célèbres de Pinochet intéresse le pays.

«Au Chili, les gens ont été complètement bouleversés», a observé Mme Quintana. «Ça a levé le voile sur toute la complicité et l'impunité dans les forces armées

La réaction a été renforcée le 31 juillet, quand les États-Unis ont déclassifié un document révélant que des militaires de l'ère Pinochet auraient camouflé l'attaque à l'essence.

Crime contre l'humanité

Les aveux de Fernando Guzman et la campagne de Mme Quintana ont eux aussi porté leurs fruits, selon la principale intéressée.

«Oui, ça a marché, parce qu'un deuxième militaire [Pedro Franco Rivas] a parlé deux jours après Guzman. Il a impliqué des officiels dans l'histoire», a-t-elle rappelé. «Maintenant, un total de 15 bourreaux sont jugés.»

Carmen Quintana retournera au Chili en décembre. «Pour faire une évaluation», a-t-elle dit. La présidente Bachelet lui a promis de fermer la prison réservée aux militaires, une «sorte d'hôtel quatre étoiles», selon Mme Quintana.

«J'ai aussi demandé que les militaires qui ont participé à des crimes contre l'humanité soient dégradés et ne reçoivent plus leurs généreuses pensions [de retraite]», a-t-elle expliqué.

Cacher la vérité

Près de 30 ans après l'agression, Mme Quintana n'en veut pas aux militaires qui l'ont attaquée.

«Les soldats conscrits sont des victimes, surtout ceux qui sont capables de dire la vérité. Ils regrettent ce qu'ils ont fait», a-t-elle déclaré.

En revanche, elle en a contre ceux qui ont tenté de cacher la vérité. Ceux qui empêchent le Chili de se reconstruire pour de bon, à son avis.

«Les gens qui profitent encore de l'argent des militaires, ils sont complices, estime-t-elle. Mais je suis contente, parce qu'au Chili, toute la thématique des droits de la personne a pris la place qu'elle n'avait pas depuis 25 ans. [...] Notre mémoire ne doit pas être basée sur l'impunité.»

Carmen Quintana est convaincue que son voyage a été «une sorte de prise de conscience de l'importance de la vérité et de la justice». On pourrait croire que son visage l'aura été, aussi.

ANGLO AMERICAN VEND DEUX MINES DE CUIVRE AU CHILI POUR UN MAXIMUM DE 500 M USD

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MANTOS BLANCOS, L'UN DES ACTIFS DE CUIVRE D'ANGLO AU CHILI 
QUE L'ENTREPRISE EST PRÊTE À DIRE ADIEU. IMAGE D'ARCHIVE

Elle se fera pour une somme de 300 millions de dollars américains en numéraire, avec des versements additionnels potentiels pouvant atteindre 200 millions de dollars, en fonction notamment de l'évolution des prix du cuivre, actuellement à son plus bas niveau en six ans.

Les repreneurs sont menés par le fonds britannique Audley Capital Advisors, avec Orion Mine Finance comme principal co-investisseur.

"Conformément à nos objectifs stratégiques, nous concentrons notre portefeuille diversifié sur nos actifs les plus importants et les plus relutifs, ce qui comprend les mines de Los Bronces et Collahuasi au Chili et le projet d'exploitation de cuivre à Quellaveco au Pérou", a commenté Mark Cutifani, directeur général de Anglo American.

La transaction n'est pas soumise à des autorisations supplémentaires et devrait être finalisée au troisième trimestre.


afp/rp

LE CUIVRE PLONGE, LE CHILI ET LE PÉROU S'INQUIÈTENT

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PHOTO AGENCIA UNO
Le cours du métal rouge a plongé cette année de plus de 22%, aiguisant les craintes d'un ralentissement plus prononcé en Chine, jusqu'ici premier consommateur de la planète.

Après avoir importé d'énormes quantités de cuivre pour alimenter son processus d'urbanisation, le géant asiatique est aujourd'hui moins friand.

"Depuis juillet, les prix des matières premières dans le monde se sont figés en raison des perspectives réduites de la consommation de matières premières par la Chine", explique à l'AFP Gustavo Lagos, professeur à l'Université catholique du Chili.

"La Chine aborde désormais une étape fondée sur la consommation intérieure et abandonne son modèle de développement fondé sur l'investissement, ce qui impliquait de grandes infrastructures. Tout est déjà construit et ce qui sera nécessaire à l'avenir est minime par rapport à ce qui s'est construit ces 10 dernières années", ajoute-t-il.

Dans ce contexte, le prix du cuivre n'est pas prêt de rebondir avant au moins deux ans, selon des analystes.

"La fourchette de prix pour les trois prochains trimestres oscille entre 4.600 et 6.000 dollars la tonne (2,08 à 2,72 dollars la livre)", précise Juan Carlos Guajardo, directeur du centre spécialisé Plusmining.

En 2011, en plein boom des matières premières, son cours dépassait les 4,5 dollars la livre.

L'impact de ce changement de tendance est particulièrement fort pour les économies du Chili et du Pérou, très dépendantes des exportations de métal rouge, qui apporte 10,8% du PIB chilien et 50% des exportations de minéraux du Pérou, dont 14,4% du PIB vient du secteur mines-hydrocarbures.

Avec près d'un tiers de l'offre mondiale - 5,7 millions de tonnes par an -, le Chili est le plus grand producteur de cuivre au monde : la chute de son cours a entraîné une dévaluation de sa monnaie, le peso, qui a atteint sa valeur la plus faible de ces 12 dernières années.

Elle a aussi douché les espoirs d'une reprise rapide de l'économie locale, dont la croissance n'a été que de 1,9% en 2014, son plus bas niveau en cinq 

ans, et devrait être de 2,5% cette année selon les économistes.

ESPOIR DE JOURS MEILLEURS

"Les pressions que le cuivre a exercées sur l'économie chilienne devraient se maintenir durant la seconde moitié de l'année", prévient Paul Basso, analyste de marché chez Capital FX.

"L'impact sur le Chili, c'est que plus de 50% des entreprises n'auront pas de bénéfices cette année, avec des conséquences pour le fisc", ajoute Gustavo Lagos.

Son voisin andin, le Pérou, est le troisième fournisseur mondial selon la commission chilienne du cuivre, produisant 1,3 million de tonnes en 2014.

Lui aussi a connu en 2014 sa plus basse croissance en cinq ans, à 2,35%, le gouvernement tablant sur environ 3% en 2015. Les experts ne cachent pas leurs inquiétudes.

"Le Pérou est encore très dépendant de ses matières premières et cela va nous affecter. Nos investissements sont déjà touchés", explique Carlos Herrera Descalzi, ancien ministre de l'Energie et des Mines.

Les entreprises du cuivre, publiques ou privées, sont évidemment à la peine.

Le géant public chilien Codelco, plus grand producteur de métal avec 11% de l'offre mondiale, doit relever le défi de rester à flot et mener à bien son plan d'investissement historique de 25 milliards de dollars jusqu'en 2019.

En 2014, son bénéfice net avait chuté de 22%, provoquant une réduction de 7,8% de ses coûts cette année-là, avant un nouveau plan d'économies de 1 md USD début 2015.

"Codelco possède un fonds de clientèle très stable. Nous croyons que, comme fournisseurs, nous resterons les préférés des acheteurs, malgré la diminution de la consommation", assure Gerhard von Borries, vice-président en charge des projets du groupe.

Pour Gustavo Lagos, le secteur tentera de patienter dans l'espoir de jours meilleurs : "Les entreprises ou les grandes mines ne vont pas fermer" maintenant malgré la baisse, "parce que, après la hausse des prix attendue pour 2018, ils devraient ouvrir à nouveau. Cela reviendrait trop cher de fermer maintenant et de rouvrir dans trois ans".

vendredi 21 août 2015

GRÈCE : LE NOUVEAU COUP DE POKER D’ALEXIS TSIPRAS

LE PREMIER MINISTRE GREC ALEXIS TSIPRAS A ANNONCÉ LE 20 AOÛT 2015 SA
 DÉMISSION ET LA CONVOCATION DE NOUVELLES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES.
PHOTO  LOUISA GOULIAMAKI 
Malgré la victoire du non au référendum, la Grèce a accepté un prêt de 86 milliards d’euros sur trois ans assorti de nouvelles mesures de rigueur… rejetées par les Grecs quelques semaines plus tôt.

Depuis la défection d’une quarantaine de députés de Syriza qui ont refusé, le 14 août, de voter en faveur du troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros au pays, la démission du premier ministre et la tenue de nouvelles élections faisaient la « une » de tous les médias grecs.

La majorité parlementaire, désormais réduite à 119 députés sur les 300 que compte l’Assemblée, « ne laissait pas d’autre choix à Alexis Tsipras que de convoquer de nouvelles élections », explique l’analyste politique Georges Séfertzis.
« La fracture au sein du parti devenait de plus en plus évidente et Alexis Tsipras a besoin d’un gouvernement stable s’il veut passer toutes les mesures nécessaires et rester au pouvoir le temps d’une législature normale [quatre ans]. Il lui fallait clarifier les choses et évincer les dissidents. »

« L’irresponsabilité d’Alexis Tsipras »

Alexis Tsipras n’a pas précisé de date pour ces prochaines élections législatives, troisième vote de l’année pour les Grecs, mais les médias spéculaient jeudi sur le 20 septembre, à moins que l’opposition – qui n’est pas en position de force – n’essaie de gagner du temps.

Quelques minutes après l’allocution télévisée d’Alexis Tsipras, Evangelos Meïmarakis, le nouveau chef de Nouvelle Démocratie (ND, droite), principal parti d’opposition, a fait savoir qu’il explorerait « toutes les possibilités pour que les élections soient la dernière des options ». Au Pasok (parti socialiste), la présidente, Fofi Gennimata, a dénoncé « l’irresponsabilité d’Alexis Tsipras qui encore une fois fuit ses responsabilités », et qualifié les élections de « catastrophiques pour le pays ». La Constitution grecque prévoit que le président de la République, Prokopis Pavlopoulos, doit demander au deuxième parti, en l’occurrence Nouvelle Démocratie, s’il est en mesure de former un gouvernement. « Sans l’appui des députés du Syriza et des Grecs indépendants (ANEL), l’opposition n’y arrivera pas », commente Michalis Spourdalakis, professeur de sciences politiques à l’université d’Athènes.

Vendredi, Evangelos Meïmarakis a reçu du président grec un mandat de trois jours pour former un nouveau gouvernement. En cas d’échec, le président de la République devra nommer un premier ministre provisoire jusqu’aux élections. Comme le veut la Constitution, ce sera la présidente de la Cour suprême, Vassiliki Thanou-Christophilou, qui dirigera alors le gouvernement.

GRÈCE : LES « FRONDEURS » DE SYRIZA LANCENT LEUR PROPRE PARTI

Ni Yanis Varoufakis, l’ancien ministre des finances qui avait été poussé à la démission au début de juillet, ni Zoé Konstantopulou, présidente du Parlement, ne figurent dans la liste des « frondeurs ». Tous deux avaient pourtant été très critiques envers l’attitude d’Alexis Tsipras, qu’ils accusaient d’avoir cédé aux exigences des créanciers d’Athènes trop facilement pour obtenir un plan d’aide de 86 milliards d’euros. Une quarantaine de députés de son parti n’a alors pas voté en faveur du nouveau prêt européen, réduisant sa majorité parlementaire à 119 députés sur 300.

Si cet effectif de 25 députés était confirmé, Unité populaire deviendrait la troisième formation du Parlement, derrière Syriza et le parti de droite Nouvelle démocratie, mais devant le parti centriste To Potami et le parti d’extrême droite Aube dorée qui comptent 17 élus chacun.

Selon la Constitution grecque, la démission du premier ministre entraîne automatiquement la procédure des « mandats exploratoires » : les trois premiers partis du Parlement sur la base de leur nombre de députés sont appelés, l’un après l’autre, à tenter de former un gouvernement de coalition dans un délai de trois jours. Le président Prokopis Pavlopoulos a déjà rencontré le président de Nouvelle démocratie, Evangelos Meimarakis, pour lui confier cette mission.

Il n’y a que très peu de chance pour que ce processus aboutisse. Plusieurs médias grecs indiquaient déjà que le scrutin pourrait avoir lieu dès le dimanche 20 septembre, soit huit mois à peine après l’arrivée au pouvoir de Syriza.

jeudi 20 août 2015

DICTATURE PINOCHET: LE GOUVERNEMENT CRÉE UNE UNITÉ D’ENQUÊTE SPÉCIALE

CHILI : VERS LA FIN DE L'OMERTÀ ?

Pour Frédérique Langue, directrice de recherche au CNRS et spécialiste du Chili, la création de cette unité spéciale est une très bonne nouvelle : « Le responsable de cette unité va être un ancien magistrat de la cour suprême, Alejandro Solis, or, il est connu pour s’être consacré déjà à un certain nombre de cas extrêmement douloureux qui mettaient en cause la police secrète de Pinochet. A savoir la DINA qui est responsable de la disparition et de l’assassinat de plus de 3000 victimes. Donc déjà c’est un personnage qui connait bien la justice chilienne et d’un autre côté cette commission va travailler en liaison avec les tribunaux chiliens. Donc en fonction des demandes qui émaneront des tribunaux, cette commission va procéder à des enquêtes au sein de l’armée. »

« Maintenant, poursuit la chercheuse du CNRS, quel en sera le résultat ? C’est un milieu qui est difficile à pénétrer, ça ce n’est un secret pour personne, mais je pense qu’on se trouve effectivement à un tournant dans la reconnaissance des crimes de la dictature, de la dénonciation de ces violations des droits de l’Homme. Et le fait aussi que justice est désormais rendue, à la mémoire des victimes, des militants politiques et de leur famille et aux défenseurs des droits de l’homme. Dans la mise en œuvre d’un certain nombre de jugements, de commissions comme celle-ci, de cette unité spéciale pour qu’on puisse en attendre d’autres résultats dans les années à venir. »

mercredi 19 août 2015

CHILI: UNE UNITÉ SPÉCIALE POUR ENQUÊTER SUR LES AGISSEMENTS DE L'ARMÉE SOUS PINOCHET

« La tâche que nous allons réaliser dans cette unité est de recevoir les pétitions des tribunaux et les envoyer et les orienter vers différents services » des Forces Armées, a expliqué le ministre de la Défense José Antonio Gomez dans une conférence de presse lundi. 

Le responsable de cette unité est un ancien membre de la Cour Suprême, Alejandro Solis, connu pour avoir mené l'enquête dans des cas emblématiques impliquant la redoutable police politique de la dictature, la Direction nationale du renseignement (DINA), dont le chef Manuel Contreras est décédé il y a quelques jours. 

L'ancien général, emprisonné depuis 2005, n'avait pas été déchu de son grade. La responsabilité des quelque 3.200 morts et disparus est généralement attribuée aux services de la DINA durant la dictature. L'unité spéciale aura pour objectif de « faciliter et collaborer pour que les informations soient pertinentes et précises », mais n'a pas autorité pour mener l'enquête, une attribution qui reviendra aux institutions judiciaires et aux tribunaux, a expliqué le ministre Gomez. (Belga)

mardi 18 août 2015

PAYS-BAS. LE « NAVIRE DE LA TORTURE » VOGUE VERS AMSTERDAM

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LES PREMIERS GRANDS VOILIERS SONT PRÊT POUR LE 9ÈME FESTIVAL INTERNATIONALE DE VOILE DE WINDJAMMER 2015, DANS LE PORT DE BREMERHAVEN, EN ALLEMAGNE, LE 12 AOÛT 2015.  PHOTO  INGO WAGNER

Pour Rafael Railaf, de la fondation Mapuche, une organisation néerlando-chilienne d’exilés qui ont fui la dictature de Pinochet, « on dirait que le Chili cherche à dissimuler le passé » de l’Esmeralda. De même, « sur le site de Sail, pas un mot » au sujet du passé de ce navire – qui était en Normandie au début du mois.

Pour autant, précise le journal néerlandais, la mobilisation qui s’organise n’a pas pour but d’empêcher l’arrivée de l’Esmeralda – ce qu’avait obtenu Amnesty International en 2003 –, mais de la remettre en contexte. De faire en sorte que « l’on en raconte la véritable histoire. Et que les visiteurs soient informés des violations des droits de l’homme commises à l’époque » au Chili. 

jeudi 13 août 2015

LE PLAN CONDOR (2)



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RADIO FRANCE INTER - RENDEZ-VOUS AVEC X « LE PLAN CONDOR (1/2) », PAR PATRICK PESNOT ÉMISSION DU SAMEDI 06 AVRIL 2002
DURÉE : 00:29:02



LE PLAN CONDOR (2) On l'a appelé le Plan Condor ! Une internationale de la terreur ! La collaboration secrète entre les polices de plusieurs pays d'Amérique du Sud pour mieux traquer opposants et dissidents...

Ce pacte aurait été conclu en 1975. Mais, nous l'avons vu avec Monsieur X, la semaine passée, c'est dès 1960 que s'ébauche cette internationale des pays du Cône sud de l'Amérique sous l'égide des services secrets américains... Washington craint en effet que la vague révolutionnaire née de la victoire de Fidel Castro à Cuba ne déferle sur tout le continent. Le premier, le président Eisenhower, crée un organisme, l'Office de Sécurité publique, chargé de former et instruire les polices latino-américaines afin de mieux lutter contre la subversion. Il s'agit alors, selon Monsieur X, d'implanter un véritable réseau contre-révolutionnaire, un peu à l'image de l'organisation anticommuniste Gladio créée en Europe après la deuxième guerre mondiale.

Les spécialistes américains vont s'inspirer des méthodes coercitives utilisées par les militaires français en Indochine et surtout en Algérie, en particulier lors de la Bataille d'Alger. Mieux, des officiers français, appartenant souvent à nos services spéciaux, sont envoyés aux Etats-Unis ou en Argentine où ils enseignent les théories de la guerre psychologique et anti-subversive. Des missions qui ont naturellement reçu l'aval de Paris. Parmi ces instructeurs très particuliers, un certain Aussaresses qui fera parler de lui beaucoup plus tard.

Les leçons des Français portent leurs terribles fruits... La pratique de la torture se généralise dans les commissariats sud-américains ou les casernes. Et des escadrons de la mort traquent les opposants. Parfois, les agents de la CIA mettent eux-mêmes la main à la pâte. C'est le cas d'un certain Dan Mitrione, l'homme dont l'histoire a inspiré le cinéaste Costa-Gavras dans " Etat de siège ". En 1970, Mitrione, officiellement fonctionnaire d'une organisation humanitaire, est enlevé par des révolutionnaires uruguayens, les Tupamaros, qui réclament la libération de 150 d'entre eux. Mais le gouvernement est fermement invité par Washington à ne pas céder aux exigences des révolutionnaires. Cinq jours plus tard, Mitrione est exécuté. Pour Mon-sieur X, il ne fait nul doute qu'on s'est ainsi débarrassé d'un homme dont les méthodes brutales, dénoncées par des parlementaires uruguayens, risquaient de faire scandale un jour ou l'autre. Ce qui n'empêchera pas les Américains de célébrer Mitrione comme un héros du monde libre.

Et peu d'années après, en 1975, le Plan Condor va institutionnaliser la terreur dans les six pays du Cône sud... Là aussi, les services secrets américains ne resteront pas inertes !

Bibliographie : 
Les crimes de Monsieur Kissinger Christopher Hitchens Editions Saint Simon (2001)
Discographie : 
Julien Clerc : Utile Virgin (1992)
Minino Garay : Sombras Faces (2002)
Perculator : Systeme planétaire Dbut records (2002)

SUR LE MÊME SUJET :

LE PLAN CONDOR (1)



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RADIO FRANCE INTER - RENDEZ-VOUS AVEC X « LE PLAN CONDOR (1/2) », PAR PATRICK PESNOT ÉMISSION DU SAMEDI 30 MARS 2002 

DURÉE : 00:29:02


LE PLAN CONDOR (1/2) C'était une sorte d'internationale du crime et de la
terreur... Une pieuvre dont les tentacules reliaient plusieurs polices secrètes d'Amérique du Sud entre elles. C'était alors le temps des dictatures militaires. Et les généraux au pouvoir au Chili, en Argentine, en Uruguay, au Paraguay, au Brésil et en Bolivie, avaient conclu cette union sacrée pour éliminer plus efficacement leurs opposants de gauche respectifs et d'abord empêcher qu'ils ne trouvent refuge chez leurs voisins... Mais ils n'entendaient pas en rester là : l'ultime phase prévoyait que la lutte anti-subversive s'étendrait en Europe où de nombreux militants démocratiques sud-américains s'étaient exilés.

Tortures, assassinats, détentions illégales, ont donc été le lot quotidien de cette redoutable alliance qu'on a appelée le Plan Condor... Condor, comme ce rapace emblématique des montagnes andines. Selon des archives miraculeusement retrouvées en 1992 au Paraguay, plus de 13.000 opposants ont été les victimes de cette sanglante répression. Mais les organisations de défense des droits de l'Homme estiment, elles, que le sinistre bilan du Plan Condor doit être revu à la hausse : 50.000 assassinats, 35.000 disparitions et des centaines de milliers d'arrestations... Sans compter les centaines de gosses arrachés à leurs parents et placés dans des familles de militaires en mal d'enfant.

Cette lutte anti-subversive menée à l'échelle d'un continent n'a pu être organisée sans le soutien actif des services secrets américains. Les Etats-Unis, tou-jours prompts à voir la main de Moscou derrière les mouvements qui s'opposaient aux dictatures en place, ont encouragé les acteurs du Plan Condor... Peut-être même ont-ils été à l'initiative de ce Plan... Mais, d'après Monsieur X, ils n'ont pas été les seuls ! Et des services français aussi ont collaboré à cette terrible entreprise !

La France concernée, donc... Et d'autant plus que certains de nos concitoyens ont été les victimes des militaires sud-américains. Par exemple, un juge d'instruction, Roger Le Loire, instruit toujours les plaintes des familles de cinq Français disparus sous le régime du général Pinochet. Et il faudrait aussi parler d'autres Français résidant en Argentine et qui ont été éliminés par les tortionnaires du général Videla. Autant de victimes du Plan Condor !

Bibliographie : 
Les maîtres espions Rémi Kauffer et Roger Faligot Robert Laffont (1994)
Discographie : 
Yves Montand : Casse-tetes Philips (1980)
Archive : Again East West (2002)
Craig Armstrong : Ruthless Melankolik (2002)

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CONDAMNÉ, UN GÉNÉRAL CHILIEN SE SUICIDE

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LE GÉNÉRAL À LA RETRAITE HERNÁN RAMÍREZ RURANGE,  SE SUICIDE POUR ÉCHAPPER À LA JUSTICE

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 EUGENIO BERRIOS ANCIEN AGENT DE LA (DINA)
DIRECTION NATIONALE DU RENSEIGNEMENT
Le chimiste Eugenio Berrios, ancien responsable de la production de gaz toxiques au sein de la Direction nationale du renseignement (Dina), avait fui en Uruguay en 1991, après la fin de la dictature au Chili (1973-1990).  Son corps avait été retrouvé sur une plage uruguayenne en 1995, présentant des impacts de balles dans le crâne.

D'après l'enquête, les militaires mis en cause avaient pour mission d'effacer les traces des crimes commis par le régime chilien. Il s'agirait de l'une des dernières opérations du « Plan Condor », une vaste opération de répression des opposants menée en coopération par les dictatures d'Amérique du sud dans les années 1970.

L'ensemble des protagonistes avaient été condamnés en 2010 mais ils avaient fait appel et étaient restés en liberté surveillée entre-temps. Trois mille personnes sont mortes ou ont disparu pendant la dictature de Pinochet. Quelque 38.000 ont été torturées. La Dina est tenue pour responsable de la majorité de ces crimes. Plus de 560 militaires sont actuellement jugés pour ces crimes au Chili.


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mercredi 12 août 2015

EUGENIO BERRIOS : LE CHIMISTE DE LA DINA(1)



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RADIO FRANCE INTER - RENDEZ-VOUS AVEC X « EUGENIO BERRIOS : LE CHIMISTE DE LA DINA (1) », PAR PATRICK PESNOT ÉMISSION DU SAMEDI 23 SEPTEMBRE 2006 
DURÉE : 00:40:21 

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Eugenio Berrios : le chimiste de la DINA (1) Il trompait son monde,
comme on dit familièrement... Joufflu, affable, presque toujours souriant. Un bon compagnon à tout coup. Et pourtant, cet homme, Eugenio Berrios, était un monstre et un assassin. L'artisan des basses oeuvres du régime de Pinochet. Celui qui fournissait drogues et poisons aux tueurs des services spéciaux... Et qui, on l'a appris récemment, aurait même trempé dans le trafic de drogue organisé par le fils Pinochet, un trafic qui serait à l'origine de la fortune du dictateur déchu.

Berrios en savait donc trop. Lorsque le Chili est redevenu un Etat démocratique, ses anciens employeurs l'ont soustrait à la Justice. Et puis un peu plus tard, alors qu'il menaçait de faire des révélations, ils l'ont vraisemblablement supprimé. Car le squelette que des pêcheurs ont retrouvé sur une plage uruguayenne en 1995 était bien celui d'Eugenio Berrios. Un assassinat qui a d'ailleurs valu à Augusto Pinochet en mai 2006 une nouvelle demande de levée de son immunité d'ancien parlementaire et de chef d'Etat.

Monsieur X a donc choisi cette semaine de s'intéresser à ce mystérieux personnage et à ses secrets. Une affaire qui ne nous est pas tout à fait étrangère à nous, Français. En effet, au détour de ce dossier touffu, on voit par exemple apparaître le nom d'Albert Spaggiari, l'homme du fabuleux casse de Nice. Et il est vraisemblable qu'un journaliste chilien réfugié en France a été la victime des recherches criminelles de Berrios.

Le récit de Monsieur X va tenter d'éclairer quelques-unes des pages les plus noires de l'histoire récente du Chili. Un récit où l'on croise aussi des affaires déjà traitées par mon interlocuteur : la mystérieuse colonie nazie Dignidad ou encore la mise en place du Plan Condor en Amérique du Sud.

Bibliographie : 
Crimen imperfecto : historia del quimico DINA Eugenio Berrios y la muerte de Eduardo Frei Montalva Jorge Molina Sanhueza LOM (2002)
Les années Condor John Dinges La Découverte (2005)
Pinochet, un dictateur modèle Marc Fernandez et Jean-Claude Rampal Hachette (2003)
Discographie : 
Caceres : Rompe con todo album : Revolucion, the chicano's spirit P&C Follow me Records
Violeta Parra : Santiago Penando Estas Arion (1965)

Stéfane Mellino : Serrana album : Variations hispaniques A.I.M. (2005)


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EUGENIO BERRIOS : LE CHIMISTE DE LA DINA(2)



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RADIO FRANCE INTER - RENDEZ-VOUS AVEC X « EUGENIO BERRIOS : LE CHIMISTE DE LA DINA (2) », PAR PATRICK PESNOT ÉMISSION DU SAMEDI 30 SEPTEMBRE 2006 
DURÉE : 00:37:58 

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Eugenio Berrios : le chimiste de la DINA (2) Ils formaient une équipe redoutable. Deux assassins. L'un, Michael Townley, spécialiste en électronique et expert en fabrication de bombes télécommandées. L'autre, Eugenio Berrios, chimiste et concepteur de poisons sophistiqués. De ces poisons qui ne laissent pas de traces, font croire à une mort naturelle et qu'il n'a pas hésité à expérimenter sur des prisonniers politiques. Deux hommes enfin qui ont été engagés par la police secrète de Pinochet, la sinistre DINA et qui ont déjà éliminé plusieurs opposants politiques au Chili comme à l'étranger. Mais en 1976, il y a un mort de trop. Une morte plutôt, la secrétaire états-unienne d'Orlando Letelier, un ancien ministre chilien de la Défense. La jeune femme a été tuée par la bombe qui a détruit la voiture de son patron. À Washington, la Justice se montre intraitable et exige du dictateur chilien qu'il lui livre l'assassin, Michael Townley, en l'occurrence. Et Pinochet finit par céder. 

Pour son complice Berrios, c'est une catastrophe. Townley était son mentor. C'est même dans sa villa qu'il avait installé le laboratoire où il mettait au point ses précieux poisons. Après une période chaotique où Berrios devient cocaïnomane, il est récupéré par l'armée chilienne et encouragé à poursuivre ses travaux tant chimiques que bactériologiques. Et, d'après Monsieur X, on va bientôt retrouver la trace de ses activités criminelles. La cible, c'est Eduardo Frei, un ancien président de la République jugé de plus en plus gênant par la junte dirigée par Pinochet... 

Bibliographie : Pinochet, un dictateur modèle Marc Fernandez et Jean-Claude Rampal Hachette (2003) Crimen imperfecto : historia del quimico DINA Eugenio Berrios y la muerte de Eduardo Frei Montalva Jorge Molina Sanhueza LOM (2002) Les années Condor John Dinges La Découverte (2005) 
Discographie : Angel Parra : Desnuda album : Angel Parra chante Pablo Neruda EPM Music (2004) Stéfane Mellino : Carabine album : Variations hispaniques A.I.M. (2005)


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CHILI : 14 EX-MILITAIRES CONDAMNÉS POUR LA MORT D'UN AGENT DE PINOCHET

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ILLUSTRATION PORTAIL MONTEVIDEO   
Son corps avait été retrouvé sur une plage uruguayenne en 1995, présentant des impacts de balles dans le crâne.

D'après l'enquête, les militaires mis en cause avaient pour mission d'effacer les traces des crimes commis par le régime chilien. Il s'agirait de l'une des dernières opérations du Plan Condor, une vaste opération de répression contre des opposants menée en coopération par les dictatures d'Amérique du sud dans les années 1970.

La police secrète chilienne a notamment eu recours à des gaz neuro-toxiques comme le sarin, le soman ou le tabun, pour éliminer des opposants.

La Cour suprême a édicté un jugement définitif dans l'enquête pour enlèvement, meurtre et association de malfaiteurs sur la mort de l'ex-chimiste de la Dina Eugenio Berrios Sagredo, a indiqué un communiqué de la justice chilienne.

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ANCIENS MILITAIRES CONDAMNÉS POUR LE MEURTRE DE L'ANCIEN 
CHIMISTE DE LA DINA EUGENIO BERRIOS SAGREDO 

Les trois ex-militaires uruguayens, extradés au Chili en 2006, ont été condamnés à des peines allant de cinq à quinze ans de prison.

Deux accusés chiliens ont été condamnés à vingt ans de réclusion, les autres, dont un ancien procureur militaire, à des peines de cinq à dix ans.

ANCIENS MILITAIRES CONDAMNÉS POUR LE MEURTRE DE L'ANCIEN 
CHIMISTE DE LA DINA EUGENIO BERRIOS SAGREDO

L'ensemble des protagonistes, condamnés en 2010 mais qui avaient fait appel et se trouvaient en liberté surveillée dans l'attente de la confirmation du jugement, vont être à nouveau incarcérés afin de terminer de purger leurs peines.

La figure de M. Berrios était d'une extraordinaire importance pour faire la lumière sur des cas de violations des droits de l'homme sous la dictature, a regretté auprès de l' AFP l'avocate Fabiola Letelier, soeur de l'ancien ministre des Affaires étrangères Orlando Letelier, tué dans l'explosion de sa voiture piégée par des agents du régime à Washington en 1976.

M. Berrios s'était enfui en Uruguay lorsqu'il avait été appelé à témoigner sur ce meurtre, alors que la junte avait d'abord envisagé d'éliminer M. Letelier avec des armes chimiques.

Trois mille personnes sont mortes ou ont disparu pendant la dictature de Pinochet. Quelque 38.000 ont été torturées. La Dina est tenue pour responsable de la majorité de ces crimes.

Plus de 560 militaires sont actuellement jugés pour ces crimes au Chili.

(©AFP / 11 août 2015 23h15)   

dimanche 9 août 2015

CHILI : CINQ MORTS ET DES MILLIERS DE SINISTRÉS APRÈS UNE FORTE TEMPÊTE

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FORTE TEMPÊTE DANS LA RÉGION DE VALPARAÍSO (120 KM À L'OUEST DE SANTIAGO), OÙ DES VAGUES DE PLUS DE 10 MÈTRES DE HAUT ONT ÉTÉ OBSERVÉES. PHOTO ATON

« Malheureusement, nous confirmons trois morts, deux adultes et une mineure d'âge », a indiqué le sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Mahmud Aleuy, lors d'une conférence de presse à Santiago.

De fortes pluies se sont abattues samedi sur le centre du Chili avant de se déplacer dimanche vers le nord, sur la région d'Antofagasta, provoquant des coulées de boue et de pierres.

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L'Onemi a enregistré 1.100 personnes sinistrées, et quatre autres blessées tandis que plus de 800 personnes supplémentaires ont été évacuées.

Il y a cinq mois, une autre forte tempête avait provoqué des pluies diluviennes dans la région d'Atacama, voisine de celle d'Antofagasta, qui avaient fait 26 morts et des milliers de sinistrés.