mercredi 25 novembre 2015

IN MEMORIAM ALEJANDRO MUTARELLO

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ALEJANDRO MUTARELLO : UN DERNIER HOMMAGE LUI FUT RENDU LE JEUDI 19 NOVEMBRE 2015, DANS LE CIMETIÈRE COMMUNAL DE FONTENAY SOUS BOIS,  EN PRÉSENCE DU MAIRE M JEAN-FRANÇOIS VOGUET ET DES NOMBREUX CAMARADES ET AMIS. 

- Lui qui portait fièrement le drapeau Chilien dans toutes les commémorations auxquelles assistait l’association des Chiliens de Fontenay. Le 8 mai par exemple. 

- Homme modeste et fin, cultivé avec un humour terrible. Un pince sans rire, plein d’humour et de dérision. En 1992 quand Lénin est rentré au Chili il lui a dit à la douane tu devras leur dire « Ce n’est pas Lénin, c’est Saint-Peter » en référence au changement de nom qui avait eu lieu en 1991 avec la fin de l’URSS. 

- Il s’est toujours battu. Comme à Londres en 1999 quand les Chiliens de Fontenay et leurs amis étaient allés conspuer l’assassin Pinochet lors de son assignation à résidence. Ils étaient déjà avec mon père les deux anciens et avaient eu le droit à un couchage particulier et moins sommaire que les autres. 
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ALEJANDRO MUTARELLO ET SON ÉPOUSE CARMEN, LORS DE SON 90ÈME ANNIVERSAIRE

- Et ces anniversaires de mon père où Alejandro et lui rigolaient en comptant ensemble les décennies qu’ils avaient vécu depuis leurs adhésions respectives aux Jeunesses Communistes en 1941... Et avec Joachin Lopez qui était un peu plus ancien et qui lui avait adhéré en 1936 et se moquait des deux jeunes. Ils avaient en commun l’expérience de la clandestinité et la certitude de pouvoir construire un monde meilleur. Alejandro en mars 1941 à son entrée à la mine et au syndicat; papa en mai à son entrée à la prison de Fresnes… Puis 50, 60 ans, 70 ans de parti chacun. Chemins parallèles séparés de plus de 11 000 km mais qui s’étaient rejoints dans une salle de la mission de France. Des vies entières dont ils étaient ensemble étonnés… et fiers l’un pour l’autre je crois comme deux vieux frères qui partagent plus de choses en un regard, quelques mots ou une accolade, plus de choses que personne autour de la table n’en partageraient jamais.  

- Notre ville peut être fière d’avoir eu pendant tant de temps un homme si droit qu’Alejadro parmi ses habitants. Je le lui avais dit lorsqu’avec Carmen ils avaient été naturalisés. Notre pays gagnait de grands citoyens et nous de bons concitoyens…

- Chance de l’avoir embrassé une dernière fois fin septembre à la maison de retraite Saint-François. On avait parlé un peu. « ¿Cómo estás? Bien, bien » et quelques mots ensuite échangés. Sa vieille main dans la mienne, un échange simple et fort comme toujours. Alors oui nous sommes heureux malgré notre peine car ton exemple est présent.

Alejandro, querido tío, quiero decir una palabra del poeta, nuestro compañero Pablo Neruda : « Una sola palabra, gastada, pero que brilla como una antigua moneda: ¡Gracias ! » (Un seul mot, usé, mais qui brille comme une vieille pièce de monnaie : Merci !). Muchas gracias camarada, seguiremos tu camino, con razón y fuerza, con determinación también, hoy y mañana, ahora y siempre, ahora y siempre. 


Loïc Damiani, 
Adjoint au Maire de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).