mardi 5 mai 2015

CIJ: LA BOLIVIE REMET EN QUESTION LA STABILITÉ DES FRONTIÈRES, AFFIRME LE CHILI

Cette dernière organise des audiences jusqu'à vendredi afin de déterminer si elle a compétence pour juger du différend entre les deux pays, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1978.

Le Chili estime qu'en vertu d'un traité de 1948, la CIJ ne peut pas se prononcer sur les accords signés entre La Paz et Santiago avant cette date. Or, dit le Chili, la question frontalière a été réglée dans le cadre d'un traité signé en 1904.

Le traité de 1904 règle clairement l'accès de la Bolivie au Pacifique, et cet accès n'est pas souverain, a assuré M. Bulnes : ce que la Bolivie cherche, c'est une renégociation de ce traité (de 1904, ndlr).

La Paz estime de son côté que le traité de 1948 ne s'applique pas dans ce cas, car sa demande est indépendante du traité de 1904.

La Bolivie avait perdu 120.000 km2 de territoire et 400 km de côte à l'issue de la guerre du Pacifique (1879-1883) contre le Chili. Enclavé, ce pays pauvre souhaite retrouver un accès souverain à la mer, sans lequel son économie est pénalisée.

Après de nombreuses tentatives de négociations infructueuses avec Santiago, La Paz a finalement déposé en avril 2013 une plainte devant la CIJ. 

La Bolivie veut que la CIJ ordonne au Chili de négocier de bonne foi et de manière effective avec la Bolivie en vue de parvenir à un accord assurant à celle-ci un accès pleinement souverain à l'océan Pacifique.

La Bolivie ne veut pas de négociations, elle veut un territoire sur lequel le Chili est souverain, a tancé le ministre chilien des Affaires étrangères à l'issue des audiences : Le Chili n'accepte pas de céder une partie de son territoire.

Son homologue bolivien David Choquehuanca a quant à lui quitté le Palais de la Paix sans s'adresser à la presse. La Bolivie aura la parole devant les juges mercredi et vendredi.

Une décision de la CIJ sur sa propre compétence n'est pas attendue avant plusieurs semaines. S'il a lieu, un examen sur le fond de l'affaire n'est pas attendu avant des mois.

A Santiago, la présidente chilienne Michelle Bachelet a soutenu avoir pleine confiance dans le fait que nous avons des arguments solides (...) je crois que nous devons être sereins.