dimanche 29 mars 2015

UN ÉVÊQUE CHILIEN QUI A COUVERT UN SCANDALE PÉDOPHILE NOMMÉ PAR LE PAPE



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Vêtus de noir, des centaines de catholiques ont perturbé, samedi 21 mars, l'installation à la tête de son diocèse de Mgr Juan Barros Madrid, âgé de 58 ans. Ils l'accusent d'avoir couvert les agissements d'un prêtre coupable d'abus sexuels sur des mineurs, dans les années 1980 et 1990.

Il a « fait tout le sale boulot »

Bien qu'il n'ait pas directement été accusé, au moins trois victimes affirment qu'il était présent lorsqu'ils ont été agressés par Fernando Karadima, l'un des prêtres les plus connus du Chili. L'une d'entre elles assure que le nouvel évêque d'Osorno avait « fait tout le sale boulot » et lui reproche d'avoir menacé des témoins. Mgr Juan Barros se défend et certifie ne rien avoir su de ces crimes.
En 2011, une enquête du Vatican a pourtant mené à la condamnation de Fernando Karadima, aujourd’hui âgé de 84 ans, à une vie cloîtrée dans « la pénitence et la prière ». Sur le plan de la justice civile, en revanche, les accusations criminelles contre lui ont été rejetées.

« Pas de place dans l'Église pour ceux qui commettent ces abus »

Quelque 51 députés chiliens ont écrit directement au pape François, lui demandant d'annuler la nomination. Une pétition de plus d'un millier de signatures a également été envoyée au Vatican. Mais pour le moment, silence radio à Rome. Pourtant, le pape François s'était engagé à ne tolérer aucune dérive pédophile. Il avait même apporté son soutien personnel à d'anciennes victimes en Espagne et à Naples.

Pour le réseau américain d'anciennes victimes SNAP, cette affaire démontre que «ce pape n'est pas très différent de ses prédécesseurs. Il sait dire les choses justes sur les prêtres prédateurs et leurs complices. Mais il refuse de faire les choses justes».

En juillet 2014, alors qu'il en recevait six d'entre elles, il avait dénoncé « la complicité inexplicable d'une partie du clergé à l'égard des prêtres et des évêques pédophiles ». Ajoutant : « Il n'y a pas de place dans l'Église pour ceux qui commettent ces abus et je m'engage à ne pas tolérer que du mal soit causé à un mineur par un individu, qu'il soit religieux ou autre ». Un vœu pieux.