mardi 30 décembre 2014

LE CHILI VA RETROUVER SON DROIT DE GRÈVE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

SIGNATURE DU PROJET DE « LOI QUI MODERNISE LES RELATIONS DE TRAVAIL ». PHOTO JOSÉ MANUEL DE LA MAZA 

Le projet de loi, qui doit désormais être débattu au Parlement, interdit le remplacement des grévistes par d’autres travailleurs, un élément clé de la norme établie en 1979 par le général Pinochet pour combattre le droit de grève. Il rétablit aussi la négociation collective entre syndicats et plusieurs entreprises. «Nous sommes en train de rembourser une dette que nous avions envers les travailleurs et travailleuses du Chili», a déclaré Michelle Bachelet en signant ce projet.


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

« NOUS COMMENÇONS À DÉMANTELER, LE PLAN LABORAL DE JOSÉ PIÑERA » « NOUS COMMENÇONS À DÉMANTELER, LE PLAN LABORAL DE JOSÉ PIÑERA » BÁRBARA FIGUEROA LA PRÉSIDENTE CUT


«PLAN LABORAL» PDF
L’ANCIEN MINISTRE DE PINOCHET JOSÉ PIÑERA QUI ÉLABORE, UNE NOUVELLE LOI DU TRAVAIL (LE « PLAN LABORAL »)  DE 1978 (DECRETO - LEY N°2756), QUI FUT IMPOSÉE POUR ÉTABLIR UN NOUVEL ORDRE SOCIAL, POUR RÉDUIRE LES ORGANISATIONS SYNDICALES À LEUR PLUS SIMPLE EXPRESSION. LA LIBERTÉ SYNDICALE ET LE DROIT DE GRÈVE ONT ÉTÉ BAFOUÉS ET LE MOUVEMENT SYNDICAL FORTEMENT RÉPRIMÉ, DÉSTRUCTURÉ ET AFFAIBLI.

La réforme suscite une vive résistance du milieu patronal, mais est soutenue par la Centrale unitaire de travailleurs (CUT), la plus grande confédération syndicale du pays. L’initiative «ne va pas dans le bon sens, car elle ne se soucie pas des problèmes de tous les travailleurs, mais seulement de donner davantage d’attributions et d’espace aux dirigeants syndicaux», a regretté le président de la Confédération de la Production et du Commerce (CPC), Andrés Santa Cruz. A l’inverse, la présidente de la CUT, Barbara Figueroa, a quant à elle estimé qu’il s’agissait d'«un pas considérable pour avancer vers la justice sociale». «Nous avons attendu des décennies pour retrouver le droit de grève».

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE PRÉSIDENT  DU SYNDICAT PATRONAL « CP», ANDRÉS SANTA CRUZ

La loi du travail d’Augusto Pinochet n’autorisait les grèves que dans le cadre des négociations au sein d’une entreprise, les interdisant par exemple pour des thématiques sociales plus générales. Sous la dictature du général chilien (1973-1990) des centaines de dirigeants syndicaux ont été persécutés, torturés, envoyés en exil ou assassinés. Encore aujourd’hui, le taux de syndicalisation au Chili n’est que de 14%, soit l’un des plus bas d’Amérique latine.

Michelle Bachelet, elle-même torturée sous la dictature, a fait une priorité de son mandat d’abolir les lois héritées de la période de la dictature, qui a fait plus de 3 000 morts et disparus.

AFP