mardi 4 mars 2014

L’OPPOSITION VÉNÉZUÉLIENNE EN PROIE À SES VIEUX DÉMONS

LES AFFRONTEMENTS ENTRE DES ACTIVISTES ANTIGOUVERNEMENTAUX ET LA GARDE NATIONALE BOLIVARIANA PERSISTENT DÉJÀ DEPUIS TROIS SEMAINES. PHOTO MIGUEL GUTIERREZ (EFE) 

Mais, plutôt que de se contenter de capitaliser sur ces difficultés, l’opposition a décidé de jouer la carte de la déstabilisation. A nouveau : elle s’y était déjà essayée avec une tentative de coup d’Etat en avril 2002 et un lock-out (grève patronale) en 2003. M. Henrique Capriles Radonski, qui avait réussi à unir la droite vénézuélienne au sein de la Table d’unité démocratique (MUD) pour la dernière présidentielle, semble avoir perdu son rôle central, au profit d’une frange au discours beaucoup plus radical. Dans un entretien accordé à The Real News Network, Wilpert avance ainsi l’idée d’un « coup d’Etat, mais au sein de l’opposition ». A l’origine des manifestations, M. Leopoldo López, dont le Centre pour la recherche économique et politique (CEPR) rappelle les liens avec Washington, a donc choisi d’exiger « la salida » (le départ) de M. Maduro : l’Union des nations sud-américaines dénonce une « tentative de déstabiliser l’ordre démocratique constitué légitimement par le vote populaire ». 


LE PROCESSUS DE DESTABILISATION DE MADURO S'AGGRAVE. PHOTO RODRIGO ABD (AP) 
L’opération de M. López, que le pouvoir a maladroitement décidé d’arrêter, s’accompagne d’une campagne nourrie dans une presse internationale toujours prompte à dénoncer les « dérives dictatoriales » du pouvoir bolivarien (dont les observateurs internationaux relèvent toutefois la nature démocratique), quitte à prendre certaines libertés avec les faits, cependant que Twitter annonce, par exemple, que des étudiants vénézuéliens auraient été tabassés par des policiers égyptiens ou transforme des pèlerinages religieux en rassemblements monstres de l’opposition…

Successeur d’Hugo Chávez, décédé en mars 2013, M. Maduro pouvait-il rêver d’une opposition plus pataude? Sans doute pas. Mais le ridicule dont elle se couvre ne règlera aucun des problèmes qui, légitimement, pourrait conduire d’autres Vénézuéliens dans la rue.