vendredi 31 mai 2013

BARRICK GOLD DOIT RESPECTER LES NORMES, DIT PIÑERA

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


LE GISEMENT PASCUA LAMA AU CHILI CONTIENDRAIT DES RÉSERVES DE 17,9 MILLIONS D'ONCES D'OR SELON BARRICK GOLD. PHOTO JORGE SAENZ

Le 10 avril 2013, la justice chilienne avait ordonné le gel du chantier à la suite d'un recours déposé par des communautés locales contre le projet Pascua Lama, qui selon elles, ne respecte pas les normes environnementales.


« Les investissements canadiens sont les bienvenus au Chili » et « nous avons un système démocratique basé sur la primauté de la loi », a déclaré le président Piñera lors d'une conférence de presse commune avec le premier ministre canadien Stephen Harper.

Mais « la compagnie n'a pas respecté toutes les conditions prévues dans l'évaluation d'impact environnemental » réalisée avant l'approbation du projet en 2001, a-t-il déclaré. Les responsables de Barrick «sont d'accord avec ça», a-t-il ajouté.

La société canadienne a promis la semaine dernière qu'elle ferait tout pour se conformer à la décision des autorités chiliennes et respecter «les plus hauts standards environnementaux».

« Nous avons identifié 23 points où ils devront améliorer leur façon de faire par rapport à l'environnement au Chili », a indiqué le président chilien.

« J'espère, par conséquent, que s'ils remplissent toutes les conditions qui étaient initialement prévues lorsque cet investissement a été approuvé, ce dernier pourra se poursuivre (...) conformément à la loi, aux procédures et aux normes sur l'environnement mises en place par le gouvernement chilien », a-t-il dit.

Le Chili a reproché notamment à l'entreprise de ne pas avoir respecté ses obligations dans la gestion des eaux et de n'avoir pas remis une documentation précise et fiable sur les caractéristiques du projet.

Le gigantesque gisement Pascua Lama, qui contiendrait des réserves de 17,9 millions d'onces d'or selon Barrick Gold, se situe près de glaciers à 5000 m d'altitude, à cheval sur la frontière en l'Argentine et le Chili.


Barrick avait prévu une mise en service au second semestre 2014, à raison de 800 000 à 850 000 onces d'or par an durant les cinq premières années, après un investissement de 8 milliards de dollars.

mardi 28 mai 2013

POURQUOI LA MORT DE VIDELA A EU MOINS D'ÉCHO QUE CELLE DE PINOCHET





En 2006, la mort d’Augusto Pinochet avait fait la une des quotidiens et l’ouverture des journaux télévisés. On évoquait le souvenir des opposants parqués dans les stades, de la mort d’Allende, le 11 septembre 1973, dans le palais présidentiel de la Moneda, les exécutions sommaires ou les tortures infligées à Victor Jara et la mort de Pablo Neruda en exil, dont les circonstances n’ont jamais été élucidées.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

« PLUS JAMAIS ÇA » ARGENTIN BUENOS AIRES STREET ART
La mort de Jorge Videla, elle, n’a pour ainsi dire été signalée que par d’assez maigres entrefilets dans la presse française et européenne, alors que la répression dans son pays fut encore plus impitoyable qu'au Chili: on estime à près de 30.000 morts le nombre des victimes, morts et disparus en Argentine, contre «seulement» 3.000 au Chili. Une comptabilité macabre qui en dit long sur la violence du régime argentin, qui dura sept ans seulement, contrairement à celui du Chili où Pinochet, après avoir quitté la présidence en 1990, devint le chef de l’armée de terre.

Comment expliquer une telle différence de traitement? Les raisons ne manquent pas. Une des premières, sans doute, est due au fait que Pinochet est mort sans avoir répondu de ses crimes.

En 1998, il est un temps assigné à résidence en Grande-Bretagne: le juge espagnol Baltasar Garzon émet un mandat d’arrêt international à son encontre et l’ancien dictateur chilien est accusé de crimes contre l’humanité. Margaret Thatcher lui rend visite et le présente comme « celui qui a amené la démocratie au Chili », oubliant au passage qu’il avait commencé par la supprimer. Un an et demi plus tard, il rentre libre à Santiago pour raisons de santé.


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

AU CENTRE DE  LA PHOTO JOSÉ LÓPEZ REGA (BUENOS AIRES, 17 OCTOBRE 1916 - 9 JUIN 1989) ÉTAIT MEMBRE DE LA POLICE FÉDÉRALE À L'ÉPOQUE DU PREMIER GOUVERNEMENT PERÓN (1946-1955).  LÓPEZ REGA ÉTAIT PAR AILLEURS LE DIRIGEANT DE LA  « L’ALLIANCE ANTICOMMUNISTE ARGENTINE » TRIPLE A, L'ESCADRON DE LA MORT QUI ASSASSINAIT LES MEMBRES DE L'AILE GAUCHE PÉRONISTE. SURNOMMÉ « LE SORCIER », À CAUSE DE SES PENCHANTS POUR LES SCIENCES OCCULTES ET L'ÉSOTÉRISME, IL ÉTAIT AUSSI MEMBRE DE LA LOGE MAÇONNIQUE PROPAGANDA DUE (P2)


Répression discrète

Alain Rouquié, spécialiste de la région et auteur d'un excellent ouvrage sur les dictatures d’Amérique latine et leur héritage, avance des explications complémentaires.

La première, c’est que le coup d’Etat de 1976, qui arrive trois années après le golpe de Pinochet, renverse un gouvernement de criminels et de voyous, dirigé par Isabel Peron et par celui qu’Alain Rouquié décrit comme « une sorte de Raspoutine », José Lopez Rega, dit « el Brujo » (le sorcier). Des escadrons de la mort tuent et torturent déjà les opposants de gauche, tandis que la politique économique du gouvernement envoie l’Argentine dans le mur.

Le coup d’Etat de 1976 se déroule sans heurts, sans arrestations massives et publiques d’opposants et, dès l’arrivée de la junte, le discours se veut rassurant. « La junte affirme qu’elle entend mettre fin à la violence d’extrême gauche, mais aussi à celle des escadrons de la mort péronistes », explique Alain Rouquié. « Videla se présente comme un modéré. Le discours est si rassurant, et les coups d’Etat faisant tellement partie du paysage politique argentin, que des gens de gauche se montrent favorables. L’illusion est à ce point parfaite que même le parti communiste argentin ira, dans les premiers temps, jusqu’à déclarer qu’il faut soutenir les modérés de la junte. » L’arrivée au pouvoir de Videla est donc bien mieux perçue, en Argentine comme ailleurs, que celle de Pinochet.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

DISPARITION FORCÉE SE PRODUIT QUAND UNE ORGANISATION, LE PLUS SOUVENT UN ÉTAT, FAIT DISPARAÎTRE UNE OU PLUSIEURS PERSONNES PAR LE MEURTRE OU LA SÉQUESTRATION. BUENOS AIRES STREET ART

Et pourtant. Sous la façade austère mais modérée de Videla se cache la répression impitoyable menée par le régime pour liquider ses opposants, de manière plus discrète qu'au Chili où ils étaient parqués dans les stades. Morts et disparitions par milliers, opposants torturés que l’on embarque à bord d’avions, que l’on drogue et que l’on jette à la mer, bébés de femmes torturées que l’on confie à des familles de militaires avant de se débarrasser de leurs mères: la liste est terrible.

Au Chili, la répression est très centralisée et l’on finit généralement par savoir où sont détenus les personnes arrêtées. En Argentine, elle est dévolue à une série d’officiers qui, dans le secteur qui leur a été attribué, ont littéralement carte blanche pour arrêter, torturer puis éliminer les opposants, dans des lieux généralement tenus secrets, comme la tristement célèbre ESMA, en plein cœur de Buenos Aires. « La politique était clairement celle de la dilution, "Ma main droite ne sait pas (et ne veut pas savoir) ce que fait ma main gauche" », dit Alain Rouquié.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

EMILIO EDUARDO MASSERA, JORGE RAFAEL VIDELA Y  ORLANDO RAMÓN AGOSTI, LES MEMBRES DE LA JUNTE MILITAIRE QUI A ASSUMÉ LE POUVOIR APRÈS LE COUP DU 24 MARS 1976

La façade d'une junte

Mais plus fondamentalement, alors que Pinochet élimine consciencieusement tous ses rivaux et règne en maître, la dictature argentine est une junte, avec des représentants des trois armes (Terre, Air, Marine), et Videla n’en est que la façade. Il est d’ailleurs débarqué en 1981, remplacé par Viola, auquel succèdent Lacoste puis Galtieri.

Videla n’aura jamais été «l’homme fort » de l’Argentine, au sens ou Pinochet, Franco ou Salazar ont pu l’être dans leurs pays respectifs. Il fut le porte-parole présentable d’une dictature qui, sous des dehors de modération, se montra d’une brutalité inouïe, et en fut débarqué cinq ans plus tard. «Au final, dit Alain Rouquié, on pourrait presque dire que sa mort, en prison, n’est qu’une péripétie

Et voilà sans doute ce qui explique la différence de traitement médiatique entre les disparitions de Pinochet et celle de Videla. Le premier incarnait la dictature, le second n’en fut qu’un avatar.

Antoine Bourguilleau

Sur l’histoire des dictatures d’Amérique du sud et l’impact qu’elles ont encore aujourd’hui sur la vie politique de ces pays, je ne saurais que trop conseiller la lecture de l’ouvrage d’Alain Rouquié, A l’ombre des dictatures, la démocratie en Amérique latine, publié chez Fayard et le remercie d’avoir bien voulu répondre à mes questions.

lundi 27 mai 2013

IMPUNITÉ AU GUATEMALA : DEUX PAS EN AVANT, UN PAS EN ARRIÈRE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE 23 MARS 1982, LE GÉNÉRAL EFRAIN RIOS MONTT, AU CENTRE, PREND LA PAROLE LORS D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE À  GUATEMALA CIUDAD, OÙ IL A ANNONCÉ LA FORMATION D'UNE JUNTE À LA SUITE DU RENVERSEMENT DU GOUVERNEMENT DE FERNANDO ROMEO LUCAS GARCIA. À GAUCHE, LE GÉNÉRAL HORACIO MALDONADO SHAD ET À DROITE LE COLONEL LUIS GORDILLO FRANDISCO. PHOTO  ASSOCIATED PRESS 
Evangéliste fanatique, M. Ríos Montt s’est alors employé à combattre la guérilla à travers les techniques apprises à l’Ecole des Amériques et à endiguer tout désir de mieux partager les richesses dans un pays où, à l’époque, dix familles possèdent 80 % des terres. Mais son zèle a transformé la répression en véritable massacre.

Les communautés mayas ixiles des montagnes du Quiché, parties civiles dans le procès pour le massacre de 1 771 personnes, étaient alors considérées comme « subversives, communistes et terroristes [2] » : elles devaient donc être exterminées. C’est ce que les juges ont conclu des preuves versées par l’accusation, comme les plans militaires Victoria 82 et Plan Sofía, ainsi que les quatre-vingt-seize témoignages de survivants et d’experts, anthropologues et légistes, qui se sont succédés aux audiences depuis l’ouverture du procès, le 19 mars 2013. Tous, sans exception, ont rapporté la cruauté du sort réservé aux Ixils : viols systématique des femmes [3], victimes enterrées vivantes, décapitations, tortures, réduction des corps à l’état d’objet… Un homme, enfant à l’époque, a ainsi relaté comment les militaires se sont servis de la tête d’une grand-mère comme d’un ballon de foot [4].

Le verdict du 10 mai, tant attendu, est tombé trente et un ans après les faits, treize ans après le premier dépôt de plainte et après avoir surmonté soixante-douze recours et une demande d’amnistie. Mais il reconnaissait enfin, au niveau national et international, la réalité des massacres perpétrés contre les Mayas Ixils, la souffrance des survivants et le bien-fondé de leur combat pour la justice.

Une telle condamnation semblait impensable il y a à peine deux ans, lorsque l’accusé occupait encore, depuis près de dix ans, le siège de représentant du peuple à l’Assemblée Nationale, s’étant même présenté aux élections présidentielles de 2003.


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE GÉNÉRAL À LA RETRAITE EFRAÍN RÍOS MONTT, PRÈS D'AUTRES MILITAIRES, QUAND IL A AGI COMME CHEF D'ÉTAT DE FACTO, ENTRE LE 23 MARS 1982 ET LE 8 AOÛT 1983

Toutefois, malgré le « lâchage » du général de 86 ans, qui explique en partie l’ouverture des poursuites actuelles, la défense compte toujours avec des appuis haut placés au sein de l’oligarchie économique, politique et militaire du pays, qui lui donnent les moyens « d’influencer » la justice. Parmi eux, le Comité coordinateur des associations agricoles, commerciales, industrielles et financières (CACIF, l’équivalent du Medef en France) qui, 48 heures après la sentence, s’est déclaré en session permanente, dénonçant un procès inique commandé par la pression internationale et appelant les magistrats de la Cour constitutionnelle à casser le jugement pour vice de forme.

Une semaine, plus tard, la plus haute juridiction du Guatemala suivait donc les ordres du CACIF et votait, par trois voix pour et deux contre, l’annulation de la condamnation et le retour en arrière du procès au 19 avril dernier, lorsque les avocats de la défense avaient déposé un énième recours. Un hasard ? L’un des témoins de la défense venait de mentionner l’actuel président de la République, Otto Pérez Molina, général chargé du commandement militaire dans la région Ixil sous le régime de Ríos Montt. Celui-ci aurait, à l’époque, commandé les incendies des communautés de la région.

Le tribunal ayant prononcé la condamnation devrait statuer sur les modalités de reprise des audiences. En attendant, la plainte déposée en Espagne, selon le principe de justice universelle, contre M. Ríos Montt et sept autres ex-fonctionnaires impliqués dans des crimes commis durant le conflit armé [5], suit toujours son cours.

Dans ce pays soumis à l’arbitraire, les victimes devront donc continuer à se battre pour que la victoire du 10 mai l’emporte sur la défaite du 20…

Marilyne Griffon est présidente du Collectif Guatemala

Notes

[1] Pour écouter et lire la condamnation :« Audio de la sentencia condenatoria en el juicio por genocidio », Association justice et réconciliation (AJR), 10 mai 2013.

[2] Selon M. Benjamin Jerónimo, président de l’AJR, partie civile dans le procès et ui-même survivant des massacres.

[3] Sur les violations sexuelles comme armes de guerre, voir « Violencia Sexual como arma de guerra », AJR, avril 2013.

[4] Toutes les audiences du procès peuvent être réécoutées en ligne sur le site Coordinacion genocidio nunca mas.

[5] Jerson Ramos, « Exfuncionarios están procesados en España », Prensa Libre, 23 mai 2013.

samedi 25 mai 2013

GUATEMALA: L'EX-PRÉSIDENT PORTILLO EXTRADÉ VERS LES ETATS-UNIS

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

L’ANCIEN PRÉSIDENT CONSERVATEUR GUATÉMALTÈQUE ALFONSO PORTILLO (2000-2004) A ÉTÉ EXTRADÉ VENDREDI VERS LES ÉTATS-UNIS, OÙ IL EST ACCUSÉ DE DÉTOURNEMENT DE FONDS PUBLICS, DEVENANT AINSI LE PREMIER EX-CHEF D’ÉTAT LATINO-AMÉRICAIN À ÊTRE EXTRADÉ DE SON PAYS VERS WASHINGTON. PHOTO EFE
Son avocat Mauricio Berriondo avait auparavant annoncé sur une radio locale que le ministère de l'Intérieur avait « transmis un ordre à la Force aérienne pour le transfèrement de M. Alfonso Portillo afin de l'extrader » vers les États-Unis. L'avocat a fait part de sa surprise face à cette décision, prise alors que l'ex-président avait déposé plusieurs recours contre son extradition validée par les autorités en 2011.

« C'est une situation qui se produit en dehors de tout cadre légal (...) ils sont en train de le faire par la force », a assuré à la presse Me Berriondo.

S'adressant à quelques journalistes sur le tarmac de l'aéroport de La Aurora, M. Portillo a qualifié son extradition de « kidnapping »  et accusé le gouvernement de « violer la loi », en référence aux recours déposés par ses avocats devant la justice. Il a conclu son allocution par un « A bientôt, peuple de Guatemala !» 


LE PORTE-PAROLE POUR L'AMÉRIQUE LATINE DU DÉPARTEMENT D'ETAT NORD AMÉRICAIN, WILLIAM OSTICK. PHOTO  M24DIGITAL
« Je vais revenir (...), nous allons dissiper les preuves là-bas, mais le plus grave de tout cela est que c'est un kidnapping » , a encore protesté l'homme à la fine moustache et aux tempes poivre et sel, portant une veste de sport.

Vendredi matin, l'ex-président a été extrait à la surprise générale de l'hôpital militaire où il était interné pour être conduit au siège de la Force aérienne sous forte escorte, puis à l'aéroport.

Dans la matinée, quelques dizaines d'amis et partisans de M. Portillo ont manifesté leur soutien à l'ex-président aux abords des locaux de la Force aérienne.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE GÉNÉRAL MANUEL ANTONIO NORIEGA, SURNOMMÉ « FACE D'ANANAS » PAR SON ENTOURAGE EN RAISON DE SON VISAGE GRÊLÉ PAR LA PETITE VÉROLE. EN JANVIER 1990, L'EX-HOMME FORT DU PANAMA  AVAIT ÉTÉ CAPTURÉ PAR DES SOLDATS AMÉRICAIN À PANAMA PUIS EMPRISONNÉ COMME « PRISONNIER DE GUERRE »  À MIAMI (FLORIDE) SANS ÊTRE FORMELLEMENT EXTRADÉ.
Dans un courrier électronique envoyé à l'AFP, un porte-parole du Département d'Etat américain, William Ostick, a « salué l'engagement des autorités guatémaltèques dans le renforcement de l'Etat de droit et le combat contre le crime organisé et la corruption ».

M. Portillo avait été accusé en janvier 2010 par un tribunal de New-York d'avoir détourné 70 millions de dollars de fonds publics, dont une partie aurait transité par des banques américaines et européennes (France, Suisse, Luxembourg). Ces fonds comprenaient notamment une enveloppe de 1,5 million de dollars destinée à des écoliers guatémaltèques.

En novembre 2011, l'ex-président libéral Alvaro Colom (2008-2012) avait donné son feu vert pour son extradition vers les Etats-Unis.

Cet ex-dirigeant charismatique, surnommé « Pollo ronco »  (« poulet enroué ») en raison de son timbre de voix insolite, avait fui au Mexique en 2005 avant d'être extradé vers le Guatemala en octobre 2008.

Il avait été incarcéré en janvier 2010 après avoir tenté de fuir vers le Belize au lendemain de la publication de l'accusation américaine.

Au Guatemala, M. Portillo a été soupçonné d'avoir, avec l'aide de son ex-ministre des Finances Manuel Maza et de la Défense Eduardo Arevalo, tenté de détourner 15 millions de dollars du budget du ministère de la Défense en 2001. Les trois hommes ont été acquittés par la justice.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

EFRAIN RIOS MONTT EST LE PREMIER EX-DICTATEUR LATINO-AMÉRICAIN À ÊTRE RECONNU COUPABLE DE GÉNOCIDE. CONDAMNÉ LE 10 MAI À 50 ANS DE PRISON POUR GÉNOCIDE ET 30 ANS POUR CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ PENDANT LA GUERRE CIVILE (1960-1996). LA COUR CONSTITUTIONNELLE DU GUATEMALA A TOUTEFOIS ANNULÉ LUNDI CETTE CONDAMNATION, POUR VICE DE FORME, ET ORDONNÉ SON RENVOI DEVANT LES JUGES.

En 2000, il avait été élu sous les couleurs du Front républicain guatémaltèque (FRG), parti fondé par l'ex-dictateur Efrain Rios Montt (1982-1983), condamné le 10 mai 2013 à 50 ans de prison pour génocide et 30 ans pour crimes contre l'humanité pendant la guerre civile (1960-1996). La Cour constitutionnelle du Guatemala a toutefois annulé lundi cette condamnation, pour vice de forme, et ordonné son renvoi devant les juges.

M. Portillo est le premier ex-chef d'État latino-américain à être extradé de son pays vers les États-Unis.

En janvier 1990, l'ex-homme fort du Panama Manuel Noriega avait été capturé par des soldats américain à Panama puis emprisonné comme « prisonnier de guerre »  à Miami (Floride) sans être formellement extradé.

Dans le CV bien rempli de M. Portillo figure également le meurtre de deux étudiants de l'Université autonome du Guerrero (sud du Mexique), où il était étudiant à la fin des années 1970. Arguant de la légitime défense, il avait bénéficié d'une prescription en 1995.

vendredi 24 mai 2013

LA COLOMBIE ACCUEILLE LE SEPTIÈME SOMMET DE L'ALLIANCE DU PACIFIQUE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

OUTRE LES PRÉSIDENTS DES QUATRE PAYS MEMBRES ET DU COSTA RICA, LE PRÉSIDENT DU GUATEMALA, OTTO PEREZ, LE CHEF DU GOUVERNEMENT ESPAGNOL, MARIANO RAJOY, ET LE PREMIER MINISTRE CANADIEN STEPHEN HARPER, ONT ÉGALEMENT PARTICIPÉ AU SOMMET, AINSI QUE DES DÉLÉGATIONS DU JAPON, D'AUSTRALIE ET DE NOUVELLE-ZÉLANDE.

Son homologue péruvien Ollanta Humala a jugé que la réduction des inégalités constituait le grand défi de l'Amérique latine et l'Alliance du Pacifique une opportunité en ces temps de crise mondiale, tandis que le président mexicain Enrique Peña Nieto affirmait qu'une croissance économique soutenue la meilleur réponse face à la pauvreté.

Créée en juin dernier, l'Alliance, qui représente un marché de plus de 215 millions de consommateurs avec un PIB total de plus de 2.000 milliards de dollars, la moitié du commerce latino-américain, vise à créer les conditions du libre échange entre ses membres, mais aussi à ouvrir ces pays sur les marchés de la région Asie-Pacifique.

Jusqu'à présent, l'exonération des droits de douanes atteint 90% des échanges commerciaux entre les quatre pays membres qui ont connu en 2012 une croissance économique moyenne de 5%.

Lors du sommet a été conclu un accord visant à l'étendre aux 10% restant de manière progressive, a indiqué le président chilien Sebastian Piñera, lors de la conférence de presse finale.

A la veille de l'ouverture du sommet, la Colombie et le Costa Rica ont signé un traité de libre échange, en prélude à l'intégration du pays d'Amérique centrale au sein du bloc commercial, qui pourrait intervenir d'ici un an.

Outre les présidents des quatre pays membres et du Costa Rica, le président du Guatemala, Otto Perez, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, et le Premier ministre canadien Stephen Harper, ont également participé au sommet, ainsi que des délégations du Japon, d'Australie et de Nouvelle-Zélande.

mardi 21 mai 2013

GUATEMALA : LA CONDAMNATION DE L'ANCIEN DICTATEUR RIOS MONTT ANNULÉE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

EFRAIN RIOS MONTT EST LE PREMIER EX-DICTATEUR LATINO-AMÉRICAIN À ÊTRE RECONNU COUPABLE DE GÉNOCIDE

VICE DE PROCÉDURE

« Le jugement est annulé » à la suite d'un recours des avocats de Rios Montt, a déclaré Martin Guzman, porte-parole de la Cour constitutionnelle, qui a reconnu le vice de procédure qu'ils ont avancé, invalidant la condamnation et la peine.

Le tribunal qui a condamné Rios Montt avait refusé d'examiner une requête de récusation présentée par l'avocat de la défense Francisco Garcia. Rios Montt a été transporté à un hôpital militaire il y a une semaine, après avoir perdu connaissance au cours d'une audience consacrée aux réparations dues aux victimes.

DEUX CENT MILLE MORTS ET DISPARUS

Efrain Rios Montt est le premier ex-dictateur latino-américain à être reconnu coupable de génocide au cours de sa présidence (1982-1983), qui a été l'une des périodes les plus sanglantes de la guerre civile que le Guatemala a connue de 1960 à 1996, et qui a fait selon l'Organisation des Nations unies deux cent mille morts et disparus.

Sous son régime, l'armée avait mené une politique de la terre brûlée contre les peuples autochtones, les accusant de soutenir les forces rebelles. Efrain Rios Montt et son ancien chef du renseignement Jose Rodriguez ont été accusés d'avoir ordonné à l'armée quinze massacres, tuant mille sept cent soixante et onze Indiens ixiles dans le département du Quiché, dans le nord du Guatemala, en pleine guerre civile. Jose Rodriguez a été acquitté.

dimanche 19 mai 2013

« PABLO NERUDA : UNE VICTIME DE PINOCHET ? »

[ Pour écouter, cliquer sur la flèche ]

 
L'ÉMISSION DU SAMEDI 18 MAI 2013  « PABLO NERUDA : UNE VICTIME DE PINOCHET ? »

DURÉE : 00:038:01

mercredi 15 mai 2013

GUATEMALA : L'ETAT DEVRA DEMANDER PARDON POUR LE GÉNOCIDE CONTRE LES INDIENS IXILES

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

« LE CONSTAT DU DÉCÈS  » LA PRÉSIDENCE DE FACTO D'EFRAIN RIOS MONTT, BIEN QUE BRÈVE, A ÉTÉ L'UNE DES PÉRIODES LES PLUS MEURTRIÈRES DE LA GUERRE CIVILE QUE LE GUATEMALA. L'ETAT GUATÉMALTÈQUE DEVRA DEMANDER PARDON PUBLIQUEMENT AUX INDIENS MAYAS-IXILES, VICTIMES DE GÉNOCIDE EN 1982-1983, PENDANT LA GUERRE CIVILE, A DÉCIDÉ LE TRIBUNAL QUI A CONDAMNÉ VENDREDI L'ANCIEN DICTATEUR EFRAIN RIOS MONTT À 80 ANS DE PRISON POUR GÉNOCIDE ET CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ. PHOTO EDITORIALGT 

« Ceux qui exercent le pouvoir (exécutif, législatif et judiciaire) devront demander pardon en personne devant le peuple maya-ixile» , a déclaré lundi soir la juge Jazmin Barrios au cours d'une audience consacrée aux réparations dues aux victimes.

« Je n'ai aucun problème pour le faire » , a affirmé devant des journalistes le président du Guatemala, Otto Pérez, un ancien militaire spécialisé dans la lutte contre-insurrectionnelle.

Parmi les 11 mesures de réparation ordonnées par la justice figure également l'obligation pour l'Etat de demander pardon aux femmes ixiles pour les viols subis de la part de soldats et des forces de sécurité, afin que « jamais plus »  ne soient commises de telles violations des droits de l'homme.

Il a également été demandé à la présidence de prévoir une loi qui ferait du 23 mars, jour de la prise du pouvoir par M. Rios Montt en 1982, « la journée nationale contre le génocide » .

M. Rios Montt, 86 ans, est le premier ancien dirigeant latino-américain reconnu coupable de génocide, pour le massacre de 1.771 Indiens ixiles dans le département de Quiche, dans le nord du Guatemala. Il a été condamné à 50 ans de prison pour génocide et à 30 ans pour crimes contre l'humanité.

Assigné à résidence depuis le début de 2012, il a été incarcéré vendredi à l'issue de son procès. Souffrant d'hypertension, il a été victime d'un malaise lundi matin à l'arrivée à l'audience et hospitalisé.

La présidence de facto d'Efrain Rios Montt, bien que brève, a été l'une des périodes les plus meurtrières de la guerre civile que le Guatemala ait vécue de 1960 à 1996 et qui a fait, selon l'ONU, 200.000 morts et disparus.

CHILI: UN PRÊTRE ACCUSÉ D'ABUS SEXUEL SUR MINEUR EXPULSÉ DE L'EGLISE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

IMAGE ILLUSTRANT LA LUTTE CONTRE LES ABUS SEXUELS
Le prêtre avait déjà fait l'objet d'une enquête en 2008. Une nouvelle enquête a été ordonnée quatre ans plus tard par l'archevêque de Santiago, Ricardo Ezzati, conduisant à l'expulsion « à vie de la prêtrise et de la vie religieuse» du prêtre Valdès.

Les autorités chiliennes qui avaient reçu des plaintes à l'encontre du prêtre pour abus sexuels sur un mineur de 17 ans en 2008 avaient conclu à un manque de preuves.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

Outre Valdès, une vingtaine de religieux ont fait l'objet de procédures ou ont été associés à des cas d'abus sexuels présumés ces dernières années au Chili, dont cinq ont été condamnés.

LA CRISE A ACCRU LES INÉGALITÉS DE REVENUS DANS LES PAYS DE L'OCDE


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

ILLUSTRATION TÉLÉRAMA

Après impôts et charges sociales, les 10% les plus riches dans la population de l'OCDE ont gagné 9,5 fois plus que les 10% les plus pauvres en 2010, comparé à 9 fois en 2007. L'écart est le plus important au Chili, au Mexique, en Turquie, aux Etats-Unis et en Israël, et le plus faible en Islande, Slovénie, Norvège et Danemark.

« Ce constat préoccupant souligne la nécessité impérieuse de protéger les citoyens les plus vulnérables, de surcroît dans une période où les gouvernements poursuivent les efforts requis pour contenir les dépenses publiques », a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, dans un communiqué. « Des politiques visant à stimuler la croissance et l'emploi doivent être conçues pour assurer l'équité et l'efficacité. Parmi ces politiques, la réforme des systèmes fiscaux est essentielle afin de veiller à ce que chacun paie sa juste part, et reçoive en retour le soutien dont il a besoin ».
Entre 2007 et 2010, les ménages les plus pauvres ont vu leurs revenus diminuer davantage, ou moins progresser, que celui des plus riches. Ainsi, les 10% de ménages les plus aisés ont globalement moins souffert que les 10% les plus pauvres dans 21 pays sur les 33 pour lesquels des données sont disponibles.

Le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté pendant la crise dans la plupart des pays. La fiscalité et les prestations sociales ont contribué à atténuer les hausses globales, mais les différentes catégories de population ont été diversement touchées. La pauvreté a ainsi touché davantage d'enfants et de jeunes, mais moins de personnes âgées. Jusqu'en 2010, dans de nombreux pays , les retraités ont en effet été plus protégés que la population active, leurs pensions ayant été moins affectées par les ponctions fiscales.

Depuis 2007, le nombre d'enfants vivant dans la pauvreté a augmenté dans 16 pays de l'OCDE, les hausses dépassant 2 points en Turquie, Espagne, Belgique, Slovénie et Hongrie. La pauvreté a en revanche baissé de plus de deux points au Royaume-Uni et au Portugal.


mardi 14 mai 2013

L’AFFAIRE « RUE CONFERENCIA »

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
MARIO JAIME ZAMORANO DONOSO, OUVRIER
MAROQUINIER DE 44 ANS, MARIÉ, TROIS FILLES,
MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COM-
MUNISTE, N° 2 DE LA DIRECTION CLANDESTINE,
A ÉTÉ ARRÊTÉ À SON ARRIVÉE À LA MAISON DE 
LA RUE CONFERENCIA, LE MARDI 4 MAI 1976
AUTOUR DE 19:30.  L'UN DES AGENTS LUI A
TIRÉ UNE BALLE DANS UNE JAMBE.
Lors de cette rafle, la DINA a occupé pendant près d'une semaine le domicile d’une famille de sympathisants, y a monté une souricière et a attendu et séquestré au fur et à mesure de leur arrivée des militants qui se rendaient à une réunion.

Cinq personnes ont été alors arrêtées entre le 4 et le 6 mai 1976 : Mario Zamorano Donoso, Jorge Muñoz Poutays, Uldarico Donaire Cortéz, Jaime Donato Avendaño et Elisa Escobar Cepeda. 

  [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

JORGE ONOFRE MUÑOZ POUTAYS, INGÉNIEUR
CIVIL, MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI
COMMUNISTE, CONJOINT DE GLADYS MARIN
MILLIE, RESPONSABLE NATIONALE DES
JEUNESSES COMMUNISTES, ARRÊTÉ DANS LA
SOURICIÈRE DE RUE CONFERENCIA LE MARDI
4 MAI 1976, AUTOUR DE 20:00 HEURES.
Ils ont tous été emmenés d'abord à la Villa Grimaldi, un des sites secrets de détention et de tortures de la DINA, appelé par les militaires « Quartier Terranova », dans la commune de Peñalolén. Ils ont sans doute transité par d'autres lieux de torture tenus alors par la dictature, soumis à des interrogatoires et atrocement suppliciés. Depuis leur arrestation ils sont disparus. Le 12 mai 1976, dans le quartier de Las Condes, l'Est de Santiago, la DINA a arrêté Víctor Díaz López, ouvrier typographe de 56 ans.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
JAIME PATRICIO DONATO AVENDAÑO,
MARIÉ, CINQ ENFANTS, ÉLECTROMÉCANICIEN
ET DIRIGEANT SYNDICAL, MEMBRE DU COMITÉ
CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE, CAPTURÉ
LE 5 MAI AUTOUR DE 09:00 DU MATIN, À SON
ENTRÉE DANS LA MAISON PIÉGÉE.
Numéro 1 à la direction clandestine du Parti communiste suite à l'arrestation de Luis Corvalán, et ancien dirigeant national de la CUT, Victor Díaz López était très activement recherché depuis le jour même du coup d’état, le 11 septembre 1973.
Connu comme « Chino » Díaz, très aimé des militants de gauche et un des principaux et plus loyaux soutiens politiques du gouvernement constitutionnel de Salvador Allende, le dirigeant communiste ouvrier était en effet une des cibles majeures des appareils répressifs de la dictature.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

ULDARICO DONAIRE CORTÉZ, MARIÉ, PÈRE
DE QUATRE ENFANTS, OUVRIER GRAPHIQUE
ET MEMBRE DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI
COMMUNISTE CHILIEN, ARRÊTÉ LE MATIN DU
MERCREDI 5 MAI DE 1976.
Comme conséquence directe de cette razzia, deux autres équipes qui reconstituaient la direction clandestine du Parti sont tombés dans les griffes de la DINA fin novembre et décembre 1976.
Ce deuxième coup meurtrier porté la même année aux communistes chiliens est connu comme Conferencia II, ou l’affaire « des 13 », en raison du nombre de militants alors capturés, pour la plupart dans la rue.

 [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
ELISA DEL CARMEN ESCOBAR CEPEDA,
OUVRIÈRE CÉLIBATAIRE, MILITANTE DU
PARTI COMMUNISTE, A ÉTÉ ARRÊTÉE LE
JEUDI 6 MAI PRÈS DE 13:30, DANS LA
SOURICIÈRE DE RUE CONFERENCIA.
Il est aussi considéré la continuation des opérations déclenchées fin avril contre les communistes chiliens, la suite des arrestations de la rue Conferencia.

Aujourd’hui, c'est établi que ces opérations d’élimination ont été perpétrées par la Brigade Lautaro, unité ultra clandestine de la DINA dont l'existence même demeura secrète jusqu'en 2007.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

En effet, il a fallu près de 30 ans pour confirmer l’existence et le parcours de la brigade la plus secrète de la Gestapo de Pinochet, spécialement chargée  de l’extermination des dirigeants communistes chiliens.

VíCTOR MANUEL DíAZ LÓPEZ, OUVRIER GRAPHIQUE DE 56 ANS, ORIGINAIRE DU NORD, MARIÉ, 3 ENFANTS. IL A ASSUMÉ LA DIRECTION DU PARTI COMMUNISTE EN SEPTEMBRE 1973 ET A VÉCU CACHÉ PLUS DE 2 ANS ET DEMI. INTENSÉMENT RECHERCHÉ PAR LES SBIRES DE PINOCHET, ARRÊTÉ LE 12 MAI 1976, IL A ÉTÉ TUÉ EN JANVIER 1977 DANS LE QUARTIER SECRET « SIMON BOLIVAR ». PHOTO CHES GERRETSEN, 1973.

lundi 13 mai 2013

7 EX-AGENTS DE LA DINA CONDAMNÉS POUR LA DISPARITION DE MILITANTS COMMUNISTES

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

PEDRO ESPINOZA BRAVO, ANCIEN CHEF DE VILLA GRIMALDI, NUMÉRO 2 DE LA DINA IMPLIQUÉ DANS PLUSIEURS OPÉRATIONS EXTÉRIEURES, CONDAMNÉ PAR CONTUMACE EN FRANCE POUR MEURTRE. MARCELO MORÉN BRITO, ALIAS « EL CORONTA », CHEF DE BRIGADE A LA DINA, TORTIONNAIRE FÉROCE, CONDAMNÉ PAR CONTUMACE EN FRANCE POUR HOMICIDE. ROLF WENDEROTH POZO, MEMBRE DE L’ÉTAT MAJOR DE LA DINA, RESPONSABLE DE PLUSIEURS CRIMES ET DISPARITIONS.
Les autres condamnés, qui ont aussi occupé des postes à la tête de la DINA, sont les généraux de brigade Pedro Espinoza et Marcelo Morén Brito, les colonels Rolf Wenderoth Pozo, Ricardo Lawrence Mires et Carlos López Tapia, et l'ex officier des Carabiniers Gerardo Godoy García.


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


Ricardo Lawrence Mires, alias « Cachete grande », ancien lieutenant de police, chef d'opérations À la dina et agent de la brigade d’extermination « lautaro ». Carlos LÓpez Tapia, ancien colonel d'armée, chef de la villa grimaldi et membre de la « caravane de la mort », impliquÉ dans la souricière de la rue conferencia, il a ÉTÉ maire DÉSIGNÉ de la LOCALITÉ d’hijuelas. Gerardo Godoy García, alias « cachete chico », lieutenant colonel de la police, accusé de plusieurs homicides et disparitions et condamné en France par contumace pour homicide.
Leurs victimes étaient trois militants du Parti communiste, José Ramón Ascencio Subiabre, Mario Quezada Solís et Santiago Ferrúz López, et Octavio Boettiger Vera, membre du comité central du Parti socialiste chilien.

Ils ont tous été arrêtés par les agents de la DINA entre les derniers jours de 1975 et les premiers jours de 1976, dans différents points de Santiago. Ils ont été conduits à la Villa Grimaldi, centre clandestin de détention et tortures tenu par la DINA, d’où leur trace s’est perdue pour toujours.



[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

SANTIAGO FERRÚZ LÓPEZ, MARIO QUEZADA SOLÍS, JOSÉ ASCENCIO SUBIABRE ET OCTAVIO BOETTIGER, TROIS MILITANTS DU PC ET UN DU PARTI SOCIALISTE CHILIENS. SÉQUESTRÉS, TORTURÉS ET ASSASSINÉS ENTRE DÉCEMBRE 1975 ET JANVIER 1976, LORS D’UNE DES GRANDES VAGUES D’EXTERMINATION DE LA DICTATURE MILITAIRE CONTRE LES OPPOSANTS DE GAUCHE.

Santiago Ferrúz était un retraité de 73 ans ; Mario Quezada avait 32 ans et avait été secrétaire à la mairie d'Antofagasta pendant le gouvernement de Salvador Allende ; José Ascencio, de 30 ans, était dirigeant d’une association communal et Octavio Boettiger, ancien dirigeant étudiant de 28 ans, était diplômé de Sciences politiques par l'université du Chili.

Ils sont morts sous la torture ou ont été froidement exécutés par les sbires de l’appareil de terreur de la dictature, et ces meurtres s’inscrivent dans la vaste campagne d’élimination physique lancée par la DINA contre les opposants de gauche, particulièrement contre le Parti communiste.



[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LA VILLA GRIMALDI EN 1978. UNE ANCIENNE GRANDE PROPRIÉTÉ SUR LES COLLINES DE LA PRECORDILLÈRE DE LA COMMUNE DE PEÑALOLÉN, À SANTIAGO DU CHILI. REBAPTISÉ QUARTIER TERRANOVA PAR LA DINA, QUI A OBTENU LA CESSION DU SITE PAR PRESSION SUR L’ANCIEN PROPRIÉTAIRE, A ÉTÉ UN DES PREMIERS ET PLUS IMPORTANTS CENTRES DE DÉTENTION ET DE TORTURE PENDANT LA DICTATURE MILITAIRE DE PINOCHET. ON ESTIME AUJOURD’HUI QUE PRÈS DE 4500 PRISONNIERS ONT TRANSITÉ PAR CE SITE SECRET, ET PARMI EUX, BEAUCOUP SONT MORTS OU DISPARUS.

En effet, suite à des années de recherche des organismes de défense des droits de l’homme, et par des révélations des tortionnaires connues des décennies après les faits, il est aujourd’hui avéré que la dictature a disposé de brigades secrètes d’extermination qui ont fonctionné dans plusieurs quartiers clandestins, dans le but précis d’éliminer les militants communistes, objectif central des appareils répressifs et véritable obsession des dictateurs de l’Amérique latine.