lundi 18 novembre 2013

PRÉSIDENTIELLE AU CHILI: MICHELLE BACHELET, GRANDE FAVORITE POUR LE 2ÈME TOUR

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L'EX-PRÉSIDENTE MICHELLE BACHELET, CANDIDATE À LA PRÉSIDENTIELLE, SALUE DES SUPPORTERS, LE 17 NOVEMBRE 2013 AU SIÈGE DE SON PARTI, À SANTIAGO.PHOTO CLAUDIO REYES. 
Mme Bachelet a souligné que son camp « savait que le défi de gagner au premier tour était complexe ».

« Nous avons fait un grand effort et nous avons été très près du but », a-t-elle dit.

Michelle Bachelet, médecin de formation et première femme élue à la tête d’un pays sud-américain en 2006, était la grande favorite du scrutin, forte d’une popularité inaltérée depuis la fin de son premier mandat en 2010. À l’époque, la Constitution l’avait empêchée de postuler à un second mandat consécutif.

Mme Matthei a créé la surprise en dépassant les scores de 14 à 21% annoncés par les instituts de sondages. Dans une brève déclaration à la presse avant de rejoindre son QG de campagne, elle s’est déclarée «très contente» de figurer au deuxième tour.

«Il y a eu un triomphe moral de la droite» car les attentes étaient très faibles sur la capacité de Mme Matthei à parvenir à un minimum de cohésion au sein de la coalition électorale, a expliqué à l’AFP le politologue Marcelo Mella.

«Cela leur donne de l’espace, et leur permettra de perdre d’une manière digne», car l’élection de Mme Bachelet sera « presque une formalité » en décembre, affirme de son côté l’universitaire Cristobal Bellolio.

Climat de ferveur autour de Michelle Bachelet

La participation des quelque 13,5 millions d’électeurs chiliens a été estimée à 56% par le président Sebastian Pinera avant la publication lundi des chiffres officiels.

Une histoire commune

Radicalement opposées politiquement, les deux postulantes à la présidence se connaissent depuis l’enfance. Lorsque Michelle avait six ans et Evelyn quatre, les fillettes se côtoyaient sur la base aérienne de Cerro Moreno, à Antofagasta au nord du Chili. Leurs familles étaient voisines et leurs pères très amis.
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CHILI : DES ANCIENS LEADERS ÉTUDIANTS SONT ÉLUS DÉPUTÉS
Mais le coup d’État d’Augusto Pinochet contre le président socialiste Salvador Allende, le 11 septembre 1973, devait bouleverser leur vie. Alberto Bachelet fut torturé à mort pour sa fidélité à l’égard du président déchu. De son côté, Fernando Matthei fit partie de la junte militaire jusqu’à devenir responsable hiérarchique du lieu de détention de son ami.

Mme Bachelet, appuyée par une large coalition, la «Nouvelle majorité», regroupant communistes, démocrates-chrétiens et divers courants socialistes, a promis pendant la campagne de répondre aux attentes d’un pays différent de celui qu’elle avait quitté en 2010 pour exercer les fonctions de directrice exécutive de l’ONU Femmes.

L’ex-présidente a promis de mettre en marche dans les 100 jours après son élection un ambitieux programme de réformes.

Ce programme prévoit une révision de la Constitution de 1980 héritée de la dictature et une augmentation de l’impôt des sociétés de l’ordre de huit milliards de dollars (3% du PIB) destinée à une refondation du système éducatif pour instaurer une éducation publique de qualité, l’amélioration du système de santé et des services publics.

Dans cette société chilienne très conservatrice, Mme Bachelet envisage en outre de légaliser l’avortement, interdit au Chili même à des fins thérapeutiques, et d’ouvrir le débat sur l’union entre personnes du même sexe.

De son côté, Mme Matthei n’envisage pas de «changements profonds» dans la société chilienne. Son projet libéral, inscrit dans la continuité du gouvernement de Sebastian Piñera, prône un meilleur contrôle de l’évasion fiscale et de la redistribution des ressources.

La capacité de manoeuvre de la future présidente et l’ampleur des réformes promises dépendront du résultat - pas encore connus lundi matin - des élections législatives et sénatoriales qui renouvelaient dimanche la totalité de la Chambre des députés et plus de la moitié du Sénat (20 sénateurs sur 38).


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  CAMILA VALLEJO LORS D'UN MEETING DE CAMPAGNE. PHOTO MARTIN BERNETTI

Figure de proue de la contestation étudiante, devenue une célébrité au-delà des frontières du Chili, l’ex-vice-présidente de l’influente Fédération étudiante du Chili, Camila Vallejo, et trois autres ex-dirigeants du mouvement de contestation ont quant à eux obtenu aisément des sièges de députés lors de l’élection de dimanche.

AFP