jeudi 5 septembre 2013

L’AUTRE 11 SEPTEMBRE

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AFFICHE DU FILM  DE SEBASTIÀN MORENO, « LA CIUDAD DE LOS FOTÓGRAFOS », 2006.

Départ aujourd’hui à 19 h 30 au Rocher de Palmer, avec la projection gratuite de « La Ciudad de los fotógrafos ». Ce documentaire de Sebastian Moreno (2006) s’intéresse aux photographes ayant couvert le putsch, puis le regain de protestations qui a fait suite à l’adoption, en 1980, d’une constitution plaçant Augusto Pinochet à la tête de l’Etat pour huit ans. « Le film montre à quel point la photo était un acte politique, explique Ivan Quezada. De nombreux photographes ont d’ailleurs subi des violences. »

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FRANCE-CHILI AQUITAINE

Héctor López est de ceux-là. Âgé de 16 ans en 1973 il a immédiatement perçu la portée des images dans la crise. Et il est devenu incontournable, travaillant pour la presse étrangère, notamment le « Spiegel » en Allemagne ou l’agence Vu en France. « Ça m’a valu une relative protection, analyse-t-il. Le gouvernement était assez attentif à son image à l’étranger. Mais j’ai quand même eu le nez fracturé par des policiers. » C’est à Héctor Lopez qu’a été confié le commissariat d’une exposition également visible au Rocher de Palmer. 32 clichés. Les siens et ceux de trois autres photographes chiliens, dont Marcelo Montecinos, actif dès 1973. « Son frère a été tué dès les premiers jours. Il s’est engagé dans la photo comme on s’engage en politique. Dans les années 80 on admirait tous son travail. »


PHOTOS ALVARO HOPPE, ANA GONZÁLEZ, CLAUDIO PÉREZ, HELEN HUGHES, INES PULIDO, JORGE IANISZEWSKI , JOSÉ DURAN , KENA LORENZINI , LUÍS NAVARRO , PERCY LAM



L’exposition recoupe la période 1973-1990, année d’arrivée du premier gouvernement civil. Elle montre les impacts d’obus sur le palais présidentiel où Allende s’était réfugié  les stades où les opposants étaient regroupés et dont beaucoup ne sont pas revenus, l’enterrement d’un nazi réfugié au Chili, des combats de rue, avec un sens de la perspective et une profondeur de champ qui renforcent la sensation de danger, mais aussi un minuscule banquier traversant une rue gardée par des policiers armés. Allégorie ? «Le Chili de Pinochet n’a pas été qu’une dictature, résume Françoise Escarpit. Il a été aussi le laboratoire du néo-libéralisme, réduisant l’économie du pays aux seules productions de matières premières. »