mardi 16 juillet 2013

REVERS JURIDIQUE AU CHILI POUR LE GÉANT MINIER BARRICK GOLD


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LA COMPAGNIE MINIERE BARRICK GOLD EST RESPONSABLE DU GRAVE IMPACT ÉCOLOGIQUE DANS LA PLUPART DES ZONES OU ELLE S'EST DÉJÀ INSTALLÉE. CYANURE, SULFURE ET MORT« BARRICK COMPAGNIE MINIERE IRRESPONSABLE »
Écologistes et citoyens de la région estiment que l’exploitation intensive de l’or aura des conséquences irréparables pour les ressources en eau.

Dommages à réparer

Selon la décision rendue lundi par les magistrats chiliens, la plus grosse minière aurifère de la planète devra démontrer qu’elle peut tenir ses promesses en matière d’environnement avant d’aller de l’avant avec la construction. Barrick Gold devra également réparer les dommages causés à deux rivières de la région, en plus de surveiller l’état des trois glaciers situés à côté du projet minier. La minière n’a pas réagi lundi à la décision de la cour d’appel.

En avril, un tribunal chilien a obligé l’entreprise à stopper les travaux de construction de Pascua-Lama. Ceux-ci portaient sur les opérations de déblaiement et de creusement de l’énorme fosse de cette mine à ciel ouvert. Barrick Gold avait fait appel de cette décision, mais en vain. La contestation de ce projet a eu de nombreux échos sur la scène internationale et a fait l’objet d’un documentaire primé, Mirages d’un eldorado.

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« NON À PASCUA-LAMA, PILLAGE ENVIRONNEMENTAL » 

20 milliards $ d’or

La décision de lundi est une mauvaise nouvelle pour la minière cotée à la Bourse de Toronto. Le gigantesque gisement Pascua-Lama contiendrait des réserves de 17,8 millions d’onces d’or, selon Barrick Gold, ce qui signifie que la valeur brute des ressources non renouvelables qui se trouvent sur le site dépasserait les 20 milliards de dollars. L’entreprise a lancé en 2009 le projet et espérait produire à partir du second semestre 2014 environ 750 000 à 800 000 onces d’or et 35 millions d’onces d’argent par an, durant les cinq premières années.

Barrick Gold s’est fait davantage connaître au Québec dans la foulée de la poursuite de six millions de dollars intentée en 2008 contre la maison d’édition Écosociété. Celle-ci avait en effet publié le livre Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique. Cet ouvrage fait état de nombreux abus qu’auraient commis des sociétés minières canadiennes en Afrique.

Après plusieurs mois d’une saga judiciaire coûteuse pour Écosociété et les auteurs de Noir Canada, les deux parties ont finalement signé une entente à l’amiable en 2011. La maison d’édition a dû verser un montant « significatif » à Barrick, montant qui n’a jamais été divulgué. L’ouvrage a été interdit de vente, mais est toujours disponible dans plusieurs bibliothèques.