lundi 3 septembre 2012

LE MOUVEMENT ÉTUDIANT CHILIEN RESSURGIT DANS LES RUES

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LA JOURNÉE A VU L'UNE DES PLUS IMPORTANTES MOBILISATION SUR CE THÈME DE CES DERNIÈRES SEMAINES, AVEC ENTRE 50.000 ET 130.000 MANIFESTANTS, SELON LA POLICE ET LES ORGANISATEURS.

Alors que certains dansaient au rythme de percussions, des milliers d’autres, le visage masqué ou portant des capuches, ont dressé en fin de cortège des barricades et affronté les policiers, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et avec des canons à eau. Pour les dirigeants des organisations étudiantes, les violences qui accompagnent ces rassemblements donnent des arguments aux autorités pour criminaliser le mouvement et détourner l’attention de leurs revendications. Des dizaines de jeunes ont été ainsi arrêtés.


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« PROCÈS ET CHÂTIMENT POUR LES ASSASSINS DE MANUEL GUTIERREZ, ASSEZ DE RÉPRESSION POLICIÈRE » EST-IL ÉCRIT SUR LA BANDEROLE, SANTIAGO LE 26 AOÛT 2011. PHOTO CARLOS VERA
Le conflit se poursuit depuis de longs mois contre un système éducatif parmi les plus chers et les plus inégalitaires du monde. Gabriel Boric, président du syndicat étudiant Fech, a rappelé les objectifs de la mobilisation : « Nous voulons dire au gouvernement de manière très claire que les demandes que nous avons présentées il y a plus d’un an sont toujours d’actualité : la consolidation de l’éducation publique à travers la fin de la municipalisation de l’éducation secondaire, à travers un financement public des universités, et la fin du marché de l’éducation, la fin du profit. »

Fin de 2011, les étudiants avaient contraint le président de droite, Sebastian Pinera, à ouvrir des négociations. Mais la hausse de 10 % du budget de l’éducation pour 2012, de timides aides à l’endettement étudiant et une modification de la gestion des collèges et lycées publics n’ont en rien satisfait leurs attentes. La semaine dernière, des milliers de jeunes avaient organisé plusieurs rassemblements dans la capitale et dans tout le pays pour demander une réforme radicale du système scolaire. Le gouvernement ce jour-là (pas plus que le 16 août lors d’une vague d’occupations d’écoles secondaires) n’a écouté sa jeunesse, interdisant la plupart des manifestations, policiers anti-émeute en renfort et barbelés pour barrer les rues. Une répression condamnée par plusieurs organisations des droits de l’homme jugeant totalement disproptionnée l’intervention des carabiniers.

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CHILI : LA FRESQUE D'HOMMAGE À MANUEL GUTIERREZ. LA MORT D'UN JEUNE GARÇON, TUÉ PAR BALLES, DANS LA NUIT DE JEUDI À VENDREDI 26 AOÛT 2011 EST VENUE ENDEUILLER LE MOUVEMENT SOCIAL QUI AGITE LE CHILI. 

Justice pour Manuel Gutierrez 

La famille de Manuel Gutierrez, l’étudiant chilien de seize ans tué par la police lors d’une manifestation il y a un an, a publiquement demandé l’ouverture d’un procès contre les responsables. Manuel avait été touché par une balle tirée par un carabinier le 25 août 2011. Il accompagnait son frère dans un fauteuil roulant lors d’une grève déclenchée par la CUT. Jusqu’à présent, deux carabiniers ont été suspendus de leurs fonctions : le tireur et l’officier accusé d’avoir couvert le coupable.