dimanche 15 avril 2012

VIDELA ADMET LA DISPARITION DE 8.000 PERSONNES SOUS LA DICTATURE ARGENTINE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

AUGUSTO PINOCHET À GAUCHE ET LE GÉNÉRAL ARGENTIN JORGE VIDELA AU CHILI EN 1978 

Condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l'humanité, l'ancien dictateur a également reconnu qu'il avait été décidé de faire disparaître les corps, afin d'éviter des réactions de protestation à l'intérieur et à l'extérieur du pays. 

Chaque disparition doit être certainement entendue comme une façon de masquer, de dissimuler une mort, a admis le premier chef du régime militaire argentin (1976-1983), selon des extraits publiés sur le site internet de la maison d'édition Random House Mondadori. 

Jorge Videla a ajouté qu'il n'y avait pas d'autre solution: nous étions d'accord que c'était le prix à payer pour remporter la guerre contre l'insurrection et afin que la société ne s'en aperçoive pas. 

Il fallait éliminer un groupe important de personnes qui ne pouvaient pas être traduites en justice et ne pouvaient pas non plus être fusillées, a-t-il dit. 

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

POCHOIR  : PORTRAIT D'UN  DISPARU DE LA DICTATURE ARGENTINE
C'est Videla lui-même qui a choisi le titre du livre, Mise à disposition finale, qui semble faire référence au terme de Solution finale [ «Endlösung der Judenfrage» ] employé par le régime nazi. 

Le terme de +Solution finale+ n'a jamais été utilisé, contrairement à celui de +Mise à disposition finale+, qui l'a souvent été, a dit l'ancien dictateur. 

Ce sont des mots typiquement militaires, dont le sens est celui de mise hors d'usage, a-t-il précisé. Par exemple, lorsque des vêtements usés ne sont plus utilisables, ils se retrouvent en Mise à disposition finale. 

L'ancien général a également révélé que deux mois avant le coup d'Etat du 24 mars 1976, les militaires dressaient déjà les listes de personnes qui devaient être arrêtées après la chute de la présidente Isabel Peron (1974-1976). 


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]


COUVERTURE DU LIVRE «DISPOSICIÓN FINAL, LA CONFESIÓN DE VIDELA SOBRE LOS DESAPARECIDOS», DU JOURNALISTE CEFERINO REATO, DANS LEQUEL JORGE VIDELA A FAIT CES DÉCLARATIONS.
Il n'y a pas eu de listes établissant la destination finale des disparus, a-t-il expliqué, ajoutant: Il a pu y avoir des listes partielles, mais pas très rigoureuses. 

Il a estimé par ailleurs que le coup d'Etat lui-même avait été une erreur. Du point de vue strictement militaire, nous n'avions pas besoin du coup d'Etat. Ce fut une erreur, a-t-il dit. 

Le régime militaire a utilisé environ 600 centres de détention clandestins dans lesquels ont disparu la majorité des 30.000 victimes de la dictature, selon les chiffres d'organisations non gouvernementales. 

Un total de 84 nouvelles condamnations ont été prononcées en 2011 en Argentine pour des crimes contre l'humanité commis sous la dictature. 843 personnes sont encore poursuivies pour des crimes de cette nature.