mercredi 5 octobre 2011

CHILI - LES RADIOTÉLESCOPES D'ALMA ENTRENT EN SERVICE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
LES GALAXIES DES ANTENNES VUES PAR ALMA  ET VLT. PHOTO ALMA (ESO/NAOJ/NRAO). VISIBLE LIGHT IMAGE: ESO/ALBERTO MILANI. 
Série d'"assiettes"

Cette vision des zones obscures ou froides de l'univers, à travers la captation d'ondes millimétriques et submillimétriques, serait impossible avec des télescopes observant la lumière visible, ou à infrarouge. "C'est une nouvelle fenêtre dans l'univers submillimétrique, vitale pour nous aider à comprendre comment des collisions de galaxies peuvent donner naissance à des étoiles", a souligné le projet Alma. L'engouement pour le potentiel d'Alma est tel qu'il a déjà reçu plus de 900 projets d'astronomes du monde entier. Parmi eux, une centaine ont été retenus, "couvrant un large éventail, entre étoiles, galaxies, planètes, comètes et objets (célestes) divers", explique Richard Hills, chef de projet. 

Dans le désert d'Atacama, à 1 700 km de Santiago, Alma a aujourd'hui l'aspect d'une curieuse série d'"assiettes" de 12 m de diamètre, qui peuvent s'installer sur 150 mètres, pour une observation très précise, ou sur 15 km, pour observer très loin, explique l'ingénieur Martin Mundnich. La sécheresse, l'altitude du désert d'Atacama, en particulier de Llano (la plaine) Chajnantor (5 000 mètres), en font un lieu sans égal, expliquent les scientifiques depuis leur base, à 2 900 m seulement. Ce désert, d'ailleurs, doit aussi abriter d'ici à 2018 un autre projet très attendu par la communauté scientifique : le futur télescope géant européen (E-ELT), un télescope optique celui-là, d'un miroir de 42 m de diamètre, géré par l'Observatoire européen austral (ESO), déjà partie prenante d'Alma.

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
CETTE IMAGE DES ANTENNES D'ALMA SUR LE PLATEAU CHAJNANTOR AU CHILI, 5000 M AU-DESSUS DU NIVEAU DE LA MER, A ÉTÉ PRISE QUELQUES JOURS AVANT LE DÉBUT D'ALMA EARLY LA SCIENCE. DIX-NEUF ANTENNES SONT SUR LE PLATEAU.  PHOTO ALMA (ESO/NAOJ/NRAO)/W. GARNIER (ALMA)


Formation des premières galaxies

"Llano Chajnantor est un lieu spectaculaire. Très sec, sans humidité dans l'atmosphère, qui serait un problème pour nos fréquences", souligne Mundnich. "Parfois, on a relevé un taux d'humidité à la tête de l'antenne (du télescope) de zéro, c'est-à-dire qu'entre l'antenne et l'étoile il n'y a pas la moindre eau, rien. Quelque chose de spectaculaire, qu'on ne trouve nulle part ailleurs au monde", s'émerveille-t-il. "Il existe des instruments ou télescopes similaires dans le monde, mais Alma sera entre 10 à 100 fois plus puissant", conclut Lars Nyman, chef d'opérations scientifiques.

Alma fera ce que les astronomes veulent lui faire faire, pose Nyman, ouvrant des champs de découverte que les scientifiques eux-mêmes évaluent encore mal, lorsqu'"on devrait pouvoir voir la formation des premières galaxies". C'est-à-dire près de l'origine de l'univers.