vendredi 1 juillet 2011

Hugo Chavez opéré d’une tumeur cancéreuse

Le « Chavecito », poupées à l'effigie d'Hugo Chavez parue en 2005 au Venezuela  
Vingt jours de silence du président. Vingt jours de rumeurs. Hugo Chavez est apparu hier à la télévision pour une allocution inédite –également diffusée à la radio- depuis son opération en urgence, le 10 juin, à Cuba. Une intervention pour un abcès pelvien avait alors annoncé Caracas. «Une tumeur avec des cellules cancéreuses» a rectifié le président vénézuélien lors de son discours. Le président vénézuélien a profité de cette allocution pour dévoiler la chronologie des faits, reprise par le quotidien «El Universal».

DEUX INTERVENTIONS

Hugo Chavez, 56 ans, souffrait depuis quelque temps déjà d’une gêne au niveau du genou gauche. Une douleur qu’il a tenté de dissimuler au début de sa visite à Cuba. L’ancien dirigeant cubain, Fidel Castro, se sera aperçu que son mal était plus diffus. Et d’ajouter: «Il m’a interrogé comme un médecin (…) Je lui ai répondu comme un patient». Ce dernier l’aurait convaincu d’aller faire des tests. «Voilà comment a été détectée une formation étrange dans la région pelvienne. Face à un risque d’infection généralisée, elle a nécessité une opération d’urgence», a expliqué Hugo Chavez.

«Après l’intervention a commencé une thérapie intensive d'antibiotiques, qui a apporté une amélioration notable. Toutefois, (...) en parallèle du long processus de drainage et de cures, d’autres formations cellulaires non repérées jusque-là ont commencé à apparaître, générant une certaine méfiance des médecins», a-t-il poursuivi. S’en sont suivi de nouvelles analyses, la présence de cellules cancéreuse, puis une nouvelle intervention pour retirer le reste de tumeur. «Une opération importante, sans complication», a résumé le chef d’Etat avant d’affirmer que son état de santé s’améliorait et qu’il espérait récupérer totalement.

CANDIDAT EN 2012 ?

Dans son discours d’une quinzaine de minutes, Hugo Chavez a déclaré qu’il conservait malgré la distance son contrôle sur l’exécutif vénézuélien, notamment par un contact «permanent» avec le vice-président Jaua Elias. Le président n’a pas mentionné quand il comptait revenir à Caracas, ni s’il assistera, le 5 juillet, au bicentenaire de l’Indépendance du pays. La révélation de l’état de santé du dirigeant à de quoi changer la donne politique à 18 mois de l’élection présidentielle.

Allocution du président Hugo Chavez:



«El Nuevo Herlad» considère que cette affaire a mis en lumière les doutes sur l’avenir politique du Vénézuela sans l’actuel président. «Une lutte interne pour le pouvoir pourrait engendrer le chaos au sein de chavisme, et même parmi les membres de l'opposition parce ce qu'ils ont fait jusqu'à présent est juste de s'opposer à Chavez, et Chavez est en quelque sorte leur ciment», a expliqué au journal américain Mark Jones, professeur de sciences politiques à l'Université Rice de Houston (Texas). «Ce qui peut arriver de mieux pour la République est que le président se rétablisse et qu'il reprenne la totalité de ses fonctions afin que le processus politique puisse se poursuivre avec la tenue des élections l'an prochain», affirme Teodoro Petkoff, directeur du journal d'opposition «Tal Cual».

Le président vénézuélien, au pouvoir depuis 1999, devait briguer un troisième mandat à la tête du pays. Mais les observateurs se montrent prudents explique Reuters. «Il est impossible de savoir s'il sera ou non physiquement et psychologiquement en état de mener la campagne de 2012», reconnait l’analyste vénézuélien Luis Vicente Leon.