lundi 1 novembre 2010

DILMA ROUSSEFF ÉLUE PRÉSIDENTE DU BRÉSIL

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Dilma Rousseff, après avoir émis son vote dans un bureau de la ville de Porto Alegre. Photo AFP
Elle devance de plus de onze points d'avance son rival social-démocrate José Serra au second tour de l'élection présidentielle.

Selon un dépouillement portant sur 95% des suffrages, l'ex-numéro deux du gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva obtient 55,6% des voix et l'ancien gouverneur de Sao Paulo 44,4%.


Ces résultats ont été reçus par des ovations et des cris de joie au siège du comité de campagne de Rousseff, où arrivaient ministres, gouverneurs et dirigeants de la coalition gouvernementale.


"J'arrive avec un sentiment de victoire méritée", a dit le dirigeant du Parti des Travailleurs (PT, gauche), José Dirceu. Les militants du PT euphoriques, revêtus de chemises rouges et agitant des drapeaux, se massaient devant le siège du comité du parti, dans un hôtel de Brasilia.


La candidate du Parti des Travailleurs (PT-gauche) a bénéficié de l'énorme popularité de Lula et du succès de sa politique qui a apporté la prospérité à ce pays grand comme deux fois l'Union européenne.


Dilma Rousseff a suivi les résultats avec le président Lula et devait prononcer une courte allocution avant de célébrer sa victoire sur l'esplanade des ministères, au coeur de la capitale fédérale.


En votant dans la matinée dans sa ville de Porto Alegre (sud), Dilma Rousseff avait déclaré attendre "avec confiance le résultat du vote", en raison du large avantage accordé par tous les sondages.


José Serra, qui a voté dans son fief de Sao Paulo dont il était gouverneur avant de se lancer pour la deuxième fois dans la course à la présidence, n'avait pas encore réagi à sa défaite.
Lula ne pouvait se représenter après deux mandats successifs et doit transmettre le pouvoir à sa dauphine le 1er janvier. Il n'a rien dévoilé de ses projets d'avenir mais l'opposition le soupçonne de vouloir être l'éminence grise de sa protégée.


Samedi, celle-ci avait assuré que, si elle était élue, elle maintiendrait une relation "intime et forte" avec son mentor Lula.


Ce dernier a toutefois écarté dimanche une participation à un gouvernement Rousseff. "Il n'y a aucune possibilité qu'un ex-président participe à un gouvernement. Dilma, si elle est élue, devra former un gouvernement qui aura son image".
Dénuée de charisme mais à la réputation de "dame de fer" quand elle était au gouvernement, Dilma Rousseff a combattu la dictature militaire dans les années 70 et a été emprisonnée pendant deux ans (bien deux ans). Cette économiste se présentait pour la première fois à une élection.


Les deux candidats s'étaient engagés à poursuivre la politique de Lula qui a sorti de la pauvreté 29 millions de Brésiliens avec une économie en plein boum.


L'abstention a marqué le second tour avec 21% des Brésiliens, selon les résultats partiels, qui ne sont pas allés voter, bien que le vote soit obligatoire.