samedi 31 juillet 2010

Un général chilien condamné pour un assassinat en 1974 l'attribue à la CIA

L'ancien chef de la police secrète Juan Manuel Guillermo Contreras Sepúlveda dit El Mamo, main droite du dictateur Augusto Pinochet, le mois de novembre 2005 à Santiago du Chili. Photo EFE

La cour suprême du Chili a maintenu, il y a trois semaines, la condamnation du général Manuel Contreras pour complot dans le meurtre du général Carlos Prats, ayant précédé Pinochet à la tête de l'armée chilienne. Prats était un proche allié du président Salvador Allende, écarté du pouvoir par Pinochet lors du coup d'État de 1973.
Manuel Contreras, 81 ans, a parlé de Prats comme d'un ami et a indiqué à un groupe de journalistes triés sur le volet jeudi que le service de renseignement national chilien, qu'il dirigeait, n'avait rien à voir avec son assassinat.
Le général purge des peines cumulées de plus de 100 ans pour des meurtres et des enlèvements qui sont survenus durant les années de règne de Pinochet.
Manuel Contreras a déclaré que le meurtre de Prats était le travail de la CIA.
La CIA et Peter Kornbluh, responsable du programme d'archives sur le Chili de la Sécurité nationale à Washington, ont affirmé que le général avait tort.
M. Kornbluh, auteur du livre «The Pinochet File: A Declassified Dossier on Atrocity and Accountability», a soutenu que Manuel Contreras avait toujours utilisé cette «explication bidon» que la CIA était responsable, malgré que «la preuve indique sans équivoque que le général lui-même, probablement de concert avec Pinochet, était l'auteur du meurtre».
Manuel Contreras a affirmé que la CIA avait ordonné l'élimination de Prats car le service craignait que le général soit en train de constituer un gouvernement en exil.